Plus tard
Depuis que la beauté, laissant tomber ses charmes,
N'a plus offert qu'un marbre à mon désir vainqueur ;
Depuis que j'ai senti mes plus brûlantes larmes
Rejaillir froides à mon coeur ;
À présent que j'ai vu la volupté malsaine
Fléchir tant de beaux fronts qui n'ont pu se lever,
Et que j'ai vu parfois luire un enfer obscène
Dans des yeux qui m'ont fait rêver,
La grâce me désole ; et si, pendant une heure,
Le mensonge puissant des caresses m'endort,
Je m'éveille en sursaut, je m'en arrache et pleure :
- Plus tard, me dis-je, après la mort !
Après les jours changeants, sur la terre éternelle,
Quand je serai certain que rien n'y peut finir,
Quand le Temps, hors d'haleine, aura brisé son aile
Sur les confins de l'avenir !
Après les jours fuyants, voués à la souffrance,
Et quand aura grandi comme un soleil meilleur
Le point d'azur qui tremble au fond de l'espérance,
Aube du ciel intérieur ;
Quand tout aura son lieu, lorsque enfin toute chose,
Après le flux si long des accidents mauvais,
Pure, belle et complète, ayant tari sa cause,
Vivra jeune et stable à jamais :
Alors, je t'aimerai sans retour sur la vie,
Sans rider le présent des regrets du passé,
Épouse que mon âme aura tant poursuivie,
Et tu me tiendras embrassé !
Stances Et Poèmes
Du même auteur
Les Poèmes de Sully Prudhomme de A à Z

- À Alfred de Musset
- À Auguste Brachet
- À Douarnenez en Bretagne
- À Joseph de Laborde
- À Kant
- À Madame A. G. de B.
- À Ronsard
- À Théophile Gautier
- À l’Océan
- À la Nuit
- À la petite Suzanne D
- À l’hirondelle
- À ma soeur
- À un Trappiste
- À un désespéré
- À une belle enfant
- Abdication
- Au Bal de l’Opéra
- Au bord de l’eau
- Au désir
- Au jour le jour
- Au prodigue
- Aux amis inconnus
- Aux conscrits
- Aux poètes futurs
- Aux tuileries

- L'alphabet
- L'amour maternelle
- L'automne
- L'étranger
- L’Abîme
- L’Ambition
- L’Âme
- L’Amérique
- L’Art
- L’Art sauveur
- L’Axe du monde
- L’Épée
- L’Escalier de l’Ara Coeli
- L’Habitude
- L’Idéal
- L’Imagination
- L’Inspiration
- L’Océan
- L’Ombre
- La Chanson de l’Air
- La Confession
- La Falaise
- La Femme
- La Folle
- La Forme
- La Grande Ourse
- La Joie
- La Lutte
- La Lutte
- La Malade
- La Mémoire
- La Néréide
- La Note
- La Parole
- La Patrie
- La Pescheria
- La Place Navone
- La Place Saint-Jean-de-Latran
- La Poésie
- La Pointe du Raz
- La Prière
- La Puberté
- La Roue
- La Terre et l’Enfant
- La Trace humaine
- La Vie de loin
- La Voie Appienne
- La beauté
- La bouture
- La chanson des métiers
- La colombe et le lis
- La coupe
- La grande allée
- La grande chartreuse
- La laide
- La lyre et les doigts
- La mer
- La pensée
- La reine du bal
- La valse
- La vertu
- La vieillesse
- La voie lactée
- La volupté
- L’agonie
- L’art et l’amour
- L’art trahi
- Le Colisée
- Le Doute
- Le Fer
- Le Galop
- Le Gué
- Le Joug
- Le Jour et la Nuit
- Le Lever du soleil
- Le Lion
- Le Long du quai
- Le Monde à nu
- Le Passé
- Le Rendez-vous
- Le Travail
- Le Vase brisé
- Le Vent
- Le conscrit
- Le cygne
- Le dernier adieu
- Le lit de Procuste
- Le meilleur moment des amours
- Le missel
- Le Monde des Âmes
- Le nom
- Le peuple s’amuse
- Le premier deuil
- Le réveil
- Le rire
- Le signe
- Le temps perdu
- Le vase et l’oiseau
- Le vers ne nous vient pas
- Le volubilis
- L’épousée
- Les Adieux
- Les Ailes
- Les Berceaux
- Les Blessures
- Les Chaînes
- Les Danaïdes
- Les Deux vertiges
- Les Dieux
- Les Fleurs
- Les Marbres
- Les Oiseaux
- Les Ouvriers
- Les Téméraires
- Les Transtévérines
- Les Vénus
- Les Voluptés
- Les Yeux
- Les amours terrestres
- Les caresses
- Les deux chutes
- Les fils
- Les infidèles
- Les serres et les bois
- Les stalactites
- Les vieilles maisons
- Les villages sont pleins
- Les voici
- L’étoile au coeur
- L’indifférence
- L’obstacle
- L’une d’elles