Poésie contemporaine : En route vers l'horizon
Stéphen Moysan

2012, 2016 et Nov-Dec 2017
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Ballade
Longue marche Sans que le ciel Ne bouge. Aller pieds nus Sur les rochers Un danger agréable. Au bord de l’eau Poussent des fleurs Sur les maillots de bain.
En route vers l'horizon
Début de l’été
Fatigués du métro Ils s’entassent Sur la plage. Le chant des sirènes N’attire Que des naufragés. Une foule allongée En code barre Le prix des vacances.
En route vers l'horizon
Leçon du maître
S’armer de patience Pour finir conquis Par la paix intérieure. Au chant des oiseaux S’entrainer au paradis À contempler des fleurs. Elle fait fi des soucis La sagesse de l’esprit D’être fou de bonheur.
En route vers l'horizon
Avant le déjeuner
Messe de midi Au chant du clocher Les ombres s’enterrent. Place de l’église Trop de monde À la terrasse des cafés. Brune, blonde ou rousse - Il les aime toutes ! Le soiffard.
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Le soleil
À trop le regarder On plonge Dans l’obscurité. À lui tourner le dos On fait face À son ombre. Il est pourtant Sans côté sombre Le soleil.
En route vers l'horizon
9 juillet
Saison des amours Les abeilles embrassent Le cœur des fleurs. À la lumière du jour Rien n’indique Le chemin des rêves. En route pour la joie Une famille est témoin D’un mariage heureux.
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Temps calme
Parti très loin Dans mes pensées Je me suis perdu. À le suivre des yeux Un papillon me ramène À moi même. Au bord du lac, Pêcher plus de silence Que de poissons.
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Chaude après-midi
Lourdeur du temps - Le poids d’acier Du ciel bleu métal. Être en sueur Comme un poisson Sorti de l’eau. Dans l’herbe sèche Lentement la limace lèche L’ombre d’un nuage.
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Les reflets
Comme un reflet Dans les yeux du pêcheur La couleur de la mer, En cette fin de soirée, Il a offert à son fils Le meilleur anniversaire, Heureux de l’avoir attrapée Dans son seau d’eau L’enfant repart avec la lune.
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Témoignage
Chemin de nuit Que nul n’emprunte Sauf les ombres. Le long de la plage, Clôture barbelée, Du sable s’est évadé. Assassin en herbe Piétinant la pelouse Le voleur de fleurs.
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Nuit dehors
Mes rêves Envolés Avec le hibou Qui m’a réveillé, Sous la voie lactée, Un nuage passe : - Éclipse d’étoiles, Au rythme du vent, Les feuilles des arbres Applaudissent.
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Sortie de bar
Si haut et pourtant Aux pieds de la fourmi Commence le ciel. Pleines à ras bord Les poubelles Festins de mouches. Ici - L’ivrogne a l’esprit Vif comme une limace, Et la répartie baveuse.
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Six heures
Instant délicieux À une heure matinale Entre le jour et la nuit, En prenant son café Manger des yeux Un croissant de lune, Manque de bol Au petit déjeuner Moucheron qui boit la tasse.
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Pause café
Prendre son temps Au petit déjeuner Délice du matin. Ne rien faire - Mais patiemment Le faire bien. Toucher du doigt Que le bonheur est À portée de main.
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Sur la plage
Chaleur du matin Le soleil a mis Le feu aux nuages. Je pense au futur Et le présent est Déjà passé. Dans chaque vague Un peu de sable Du temps qui s’écoule.
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Le vieux marin
D’humeur noire Le voici faire De l’humour fumant, Il coule un bronze Au pied du Christ Qui reste de marbre, Le vieux marin Son âme rouillée Par l’océan.
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Triste constat
À fuir le malheur On peut faire Le tour du monde. À mettre nos crimes Bout à bout On mesure les ténèbres. Même à reculons Ceux qui vivent Avancent vers la mort.
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1er Novembre
Alors que pour rire Des enfants jouent À la guerre, Ciel de Toussaint - Les nuages pleurent Les morts. Au cimetière L’envol d’un corbeau Accompagne les prières.
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Il me manque
Un ciel chagrin L’esprit des fêtes Du mois de novembre. Je pense à lui Depuis qu’il est parti Plus qu’avant. Est-il mort en paix Grand-père Qui a fait la guerre ?
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S’il vous plait
Ciel d’automne - La pluie a Le gout des nuages. Mort de faim de vivre Jusqu’à l’ivresse J’ai soif d’autre chose. Donnez-moi à boire Ce qui réchauffe le cœur : Des mots d’amour.
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Que Dieu l’écoute
Ciel nuageux - La nuit fait du silence Sa seule étoile. Assis en tailleur Dans les herbes folles Le sage médite. Sa prière quotidienne, Un espoir déçu, La Paix sur Terre.
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Poème Japonais
Soir d’automne - Il est un bonheur aussi Dans la solitude. De temps en temps Les nuages nous reposent De tant regarder la lune. Rien qui m’appartienne Sinon la paix du cœur Et la fraicheur de l’air. Buson - Basho - Issa
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Pigeons dans la chapelle
Terre et ciel De la même couleur, Jour de neige. Pour un peu de chaleur Au cœur de l’hiver J’ai brulé un cierge. La statue de la vierge - Hélas, elle ne contente Que les pigeons.
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Poésie urbaine
Paris, fierté de la nation, Un million d’appartements, Trop peu pour les pauvres. Les temps sont tristes - Dans le gobelet du mendiant Plus de pluie que de pièces. Malheureusement en hiver Nous manquons de chaleur, Même les cœurs sont froids.
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Constat
Dès le début Vivre c’est être Condamné à mort. Aussi, chaque jour Chercher Dieu Et trouver son silence. À trop bien parler L’Eternel risque D’être mal compris.
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Les mots de Faustine
Une idée d’autrui, Croire aux siennes : - Quelle difficulté ! Gris est le doute, Violet, vert, jaune ou bleu, Le remède : choisir. Il n’y a pas de miracle À broyer du noir On ne dessine pas l’avenir.
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Les maux de Faustine
Énergie forte Qui jaillit comme un volcan, Grosse colère. La rage gronde Douleur devenue haine Amour égorgé. - Que de malheurs ! Le mauvais sang D’un cœur déchiré.
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Février
Jour de neige, Froide inspiration, Page blanche, Entre deux silences Un vent d’hiver À couper le souffle, Mon seul espoir Que brule en moi Le feu de la poésie.
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Sagesse
Vie qui crie après Les parents qui crient Après les enfants, Hélas, hurler c’est Beaucoup de bruit Pour ne rien dire, Mieux vaut écrire Avec peu de mots Une leçon du silence.
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Éloge du Bref
Ciel et mer Ne font qu’un À l’horizon. Voir fleurir Les cerisiers Ma gourmandise. Petit à petit Un poème grandit À rester petit.
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