Sang d'encre
Stéphen Moysan
3ème semaine de mars 2021
Attention des droits d'auteurs, que je ne possède pas, protègent la majorité des oeuvres ici présentes. Il s'agit d'un projet de mixage poétique. Tous les auteurs sont cités et j'espère qu'ils ne m'en voudont pas pour mon travail inspiré par la peinture et la musique.
J’écrivais des silences, des nuits, Je notais l’inexprimable. Je fixais des vertiges. Le poète se fait voyant par un long, Immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Un soir, j’ai assis la beauté sur mes genoux. Et je l’ai trouvé amère. Et je l’ai injuriée. Depuis plus rien de rien ne m’illusionne. Non, Je ne veux rire à rien. Et libre soit cette infortune.
Sang d'encre
Dieu serait injuste si nous n'étions pas coupables, Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille ! Cette vie est un hôpital Où chaque malade est possédé du désir de changer de lit. Bientôt, nous plongerons dans les froides ténèbres ; Adieu, vive clarté de nos étés trop courts ! Qu’importe l’éternité de la damnation À qui a trouvé dans une seconde l’infini de la jouissance.
Sang d'encre
Malheureusement c’est un fait avéré : Celui qui médite vit dans l’obscurité, Celui qui ne médite pas vit dans l’aveuglement, Nous n’avons que le choix du noir. Et si par miracle chaque homme Dans sa nuit s’en va vers sa lumière, La vérité se montre comme le soleil, Elle fait tout voir et ne se laisse pas regarder.
Sang d'encre
Quasi parti de nulle-part, L’homme a beaucoup découvert, Sur Terre, presque tout visité, Dans le ciel commencé à voyager. Mais il a beau se croire sage, Il cherche encore en vain, Comment l’atteindre et l’entendre Ce monde du silence qu’il n’a su explorer.
Sang d'encre
Nous vivons, nous mourrons Et la mort n'arrête rien - Nous prolongeons notre voyage Dans le cauchemar. Je suis à bout de force, L’avenir me fatigue, Laissez-moi dormir, Poursuivre ma maladie.
Sang d'encre
Les yeux ragent, les langues tournent, Le ciel afflue dans les narines, Avec moi dieu-le-chien, et sa langue Dans les brouillards d'un ciel de Bible et de Cantiques. Et l’amour ? Il faut nous laver De cette crasse héréditaire, Il ne sait pas les feux des havres de la terre, Il sépare les flots glorieux de l'Infini.
Sang d'encre
C’est une triste chose de songer que la nature parle Et que l’homme n’écoute pas, Car l’homme est fou, et inconscient Que la nature qu’il détruit est le Dieu qu’il vénère. Aujourd’hui les gens connaissent Le prix de tout et la valeur de rien, Mais ils ignorent la poussière d’argent, Monnaie d’un ciel étoilé.
3-4 Huber Reeves
5-6 Oscar Wilde
Sang d'encre