J’ai enfilé les vêtements de l’âme Pour voyager vers des silences Découvrir le secret des ombres À la lumière des temps. J’ai appris à lire au-delà du regard Et à empiler les formes des nuages, Pièces blanches d’un puzzle céleste, Des bouts d’éternité ont été abandonnés là.
Horizon mystique
Pour toi, je pêcherai La beauté naufragée Sur les écailles des mers, Butinerai l'amour Dans tes veines-lumière. Pour toi, j’égorgerai le soleil, Le boirai à tes lèvres. Pour toi, j’enfanterai L’océan, les astres, La rivière souterraine. Pour toi, je marcherai contre le vent Grimperai le chemin de crête. Pour toi, je mentirai comme je respire De fabuleux songes, Ceux qui sommeillent Dans la pupille des chats. Je soufflerai les naseaux de l’écume, Et je noierai la lune À l’eau de nos âmes emmêlées L’une à l’autre.
Poémienne
Qui déplore qu’il y ait des ombres Devra se résoudre à l’obscurité Car toute lumière en projette Il n’est de vie comblée Qu’en pleine conscience d’être mortel Et de ne pas tenter de le dénier Il n’est d’amour qui vaille Qu’à savoir reconnaître en l’autre L’ennemi qui pourrait mortellement détruire Il n’est de vérité recevable Qu’à condition de garder à tout moment la perspective de la pouvoir réfuter Il n’est de pouvoir réel Sans reconnaissance lucide De tout ce qu’il ne peut pas Il n’est de beauté Sans quelque faute de goût Pour la mettre en valeur Savoir accueillir le négatif Concéder en toute chose la part du diable
Florilège 183
Apprends à graver le poème Pour que rien ne s’efface ou disparaisse Sans te préoccuper de cette folie Qui te fait choisir les mots Et qui te pousse à rêver les yeux ouverts Ne te crois pas obligé de tordre le cou à la syntaxe Pour faire plaisir à ta poésie Ou de te tailler les veines Si parfois ta poésie est triste C’est le prix à payer Et même si ton passé de lumière Te taraude la mémoire Ne compte pas sur l’oubli Heureusement pour toi La Poésie ne manque jamais d’espace Pour voyager dans le bruit du monde
Dialogue avec les vivants
À ton pied Vivre ta force À ta cime Vanter ta générosité À ton écorce Murmure mon âme Ma profonde gratitude Ancre ma joie Te vivre Comme Mon cœur bat
Poème publié sur Twitter
Sur le chemin des ombres tutélaires s’enracine le corps noueux des écorces de la vie des vents sans importance jouent à cache-cache entre les branches frémissantes et dansantes des feuilles mortes la nuit attentive se réveille en brise secrète l’arbre tend ses bras inlassablement vers le ciel l’aube porteuse de joie annonce enfin le soleil levant Silencieusement à l’orée du bois la terre se féconde.
Sur la montagne sans nom Où coule la rivière du ciel Perdu au milieu de nulle-part Pense à moi Devant le temple sacré Écoute le vent d’automne Transpercer ton cœur léger Pense à moi Cueille ce parfum divin Enivrant mon cœur esseulé Comme le plus joli secret Je pense à toi
Goutte à goutte à goutte à goutte Le poème sous perfusion Hélas est bien moribond À son chevet deux médecins imaginaires « Ce qu’il faudrait mon cher confrère C’est un sonnet quelques quatrains Et si j’osais un majestueux alexandrin ! » « Mais que nenni mon cher ami laissons la prose s’exprimer sans contrainte sans règle déréglée libérée de façon délibérée ne recherchons pas sans cesse la rime plate ou la rime embrassée le ver aux douze pieds à votre santé et la césure qui divisa tant d’hémistiches ! » Et pendant que nos éminents spécialistes Devisaient gaiement de leurs sublimes théories Malgré son grand courage Notre petit poème en vint à expirer À l’enterrement du petit poème Même l’élégie se porta pâle À l’enterrement du petit poème Seule l’épitaphe vint à passer Ci-gît et là un petit poème qui aujourd’hui s’en est allé Il n’attendait rien qu’un je t’aime On n’eut de cesse de l’étudier
la saison désamour
Brûle mes lèvres Sans trêve J'aime ça Couvre mon corps De tes ardeurs Encore, encore Réveille moi Diffuse toi Quoiqu'on en dise Tu m'électrises Ne me laisse pas Abuser de toi Tu sais bien Qu'à chaque fois Mon cœur débat La chamade Ô mon café corsé je t'aime tant !
A ce Printemps perdu où nous nous sommes aimés au bord de la rivière un jour du mois de Mai A ce Printemps perdu où l’on sent le bonheur quitter cette espérance qu’on laisse et ne voit plus A ce Printemps perdu et à la renaissance d’une passion si belle Vie qui n’existe plus A ce Printemps perdu et aux charmants oiseaux et à ces chants d’idylles belles, mises à nu A ce Printemps perdu Comme un beau violon aux cordes abimées Qu’on n’entendra plus jamais A ce Printemps perdu et à ces vieilles pierres un jour au cœur des vignes qui ne seront plus là
2008
la vie comme un nuage sel des mots sur la peau paroles d’oiseaux les cœurs ricochent sur le sable tout est défait enivré de promesses tendre est la mer recommencée
au bord du monde
Fleur bleue Aux idées noires Mais la main verte Passe ses nuits blanches À jardiner sa matière grise Pour voir éclore la vie en rose
Poème de Twitter
L’immobilité ne m’a jamais aussi distraite. Je m’en-boucle pour la fermer. Je me regarde. Je me regarde écrire. Je me mets en abyme pour ne pas m’abymer. Do - douleur Sol - solitude La - lassitude Ré - répit Répétition. Encore, encore une fois le canon pour unir, pour rassembler ce qui m’appartient. Sur cette page il n’y a que moi. Pas de place pour toi ailleurs que dans les boucles. Je t’ai bouclé.
Recueil : Locataire de la nuit
Au cœur du monde, il y a la gravité Et la pesanteur de l’instant, L’air, la mer et la terre, Qui nous font cadeau d’un présent. Cet air de rien, cette mère de tout, La Terre planète qui fait tourner le temps, Et ces désirs d’échanges profonds Dans des silences qui nous ressemblent.
Que continue votre monde de l'impérialisme de la pensée des cons