Éternels Éclairs

Cercles modernes de l’enfer

Cercles modernes de l’enfer : Oswald tue Président.
Oswald entre dans taxi. Oswald s’arrête à pension.
Oswald quitte taxi. Oswald tue agent Tippitt.
Oswald enlève veste. Oswald est capturé.

Il s’est enfui dans un cinéma.

— Jim Morrison,
Notes sur la vision

Ceux qui courent vers la Mort

Ceux qui courent vers la Mort
Ceux qui attendent
Ceux qui s’inquiètent

— Jim Morrison,
Wilderness

Chacal

Chacal, nous reniflons les survivants des caravanes.
Nous recueillons les récoltes sanglantes des champs de batailles.
Nos ventres creux ne sont privés d’aucune viande, d’aucun cadavre.
La faim nous conduit sur des vents parfumés.
Étranger, voyageur
regarde-nous dans les yeux et traduis
l’horrible aboiement des chiens antiques.

— Jim Morrison,
Les nouvelles créatures

Craindre les seigneurs

Craindre les seigneurs qui sont en secret parmi nous
Les seigneurs sont en nous
Nés de la paresse et de la lâcheté

— Jim Morrison,
Les nouvelles créatures

Extrait de Break on through

J’ai trouvé une île dans tes bras,
Un pays dans tes yeux,
Bras qui enchaînent,
Yeux qui mentent.

— Jim Morrison,
The Doors

Fantasmagorie

Fantasmagorie, spectacles de lanterne magique,
spectacles sans substance. Ils parvenaient à
une expérience sensorielle complète avec bruit,
encens, foudre, eau. Il viendra peut-être le temps
où nous assisterons au théâtre météo, afin de nous
remettre en mémoire la sensation de la pluie.

— Jim Morrison,
Notes sur la vision

Il est faux de penser que l’art

Il est faux de penser que l’art ait besoin d’un spectateur
pour être. Le film continu même sans yeux. Le spectateur
ne peut exister sans le film. Qui assure son existence.

— Jim Morrison,
Notes sur la vision

Il va voir la fille du ghetto

Il va voir la fille
du ghetto
Rues sombres et dangereuses.
Une hutte, éclairée à la bougie
Elle est magicienne
Prophète femelle
Sorcière
Habillée du passé
Toute Parée

Les étoiles
La Lune
Elle lit le futur
Dans ta main

— Jim Morrison,
Les nouvelles créatures

Je m’assieds

Je m’assieds, j’écoute le sifflement
de la circulation et j’invoque,
dans cette chambre incendiée,
dévastée, un fantôme, quelque
vague ressemblance d’un autre temps

De temps en temps,
Comme un long rêve
électrique et malsain.
C’est un état confus.
Là-bas tout le monde
est avide de son amour.

Ils draineront sa vie
comme de chauds connecteurs
s’infiltreront dans son âme
Par tous les cotés et fondront
la forme qu’elle avait pour moi.

Mais je le mérite
De tous les cannibales
je suis le plus grand.
Un avenir de fatigue.
Laissez-moi dormir.
Poursuivre ma maladie.

— Jim Morrison,
Wilderness

Je peux interrompre ...

Je peux interrompre la course
de la Terre. J’ai fait partir
les voitures bleues.

Je peux me rendre invisible ou minuscule.
Je peux devenir gigantesque et atteindre
les choses les plus lointaines. Je peux changer
le cours de la nature.
Je peux me situer n’importe où
dans l’espace ou le temps.
Je peux appeler les morts.
Je peux percevoir ce qui se passe sur d’autres mondes,
Au plus profond de mon esprit
Et dans l’esprit des autres.

Je peux

Je suis

— Jim Morrison,
Wilderness

La balle de l’assassin

La balle de l’assassin
Épouse le roi
Éliminant des kilomètres d’air
Pour embrasser la couronne.
Le prince rôde dans le sang.
Ode à son cou
Dressé
Pour porter la robe du viol

(Poème sur l’assassinat de J.F Kennedy)

— Jim Morrison,
Les nouvelles créatures

La musique était nouvelle

La musique était nouvelle
Métal noir vernis
Et recouvrait l’été
Comme une nuit liquide.

— Jim Morrison,
Far Arden

Les mythes & les athées

Les mythes & les athées sont doublement divins
& mourants
Nous vivons, nous mourons
& la mort n’arrête rien
Nous poursuivons notre voyage dans le
Cauchemar

— Jim Morrison,
Une prière américaine

Les nuages se fanent

Les nuages se fanent,
et meurent.
Le soleil, un crâne orange
Chuchote, devient
Une île, et s’en va.

Ils sont là
nous regardant
tout sera
sombre.
La lumière changea.
Nous étions avisés
jusqu’au genou dans l’air frémissant
pendant que les bateaux repartent
les trains dans leur sillage.
Maladie de bouche
de nouveau dans les camps.
Gonorrhée
Dites à la fille de rentrer chez elle
Nous avons besoin d’un témoin
pour le meurtre.

— Jim Morrison,
Les nouvelles créatures

Nous sautions le mur

Nous sautions le mur
Nous errions parmi les tombes
Des ombres spectrales nous poursuivaient
Pas de musique.
Dans la brume nous sentions la fraîcheur de l’herbe
Deux faisaient l’amour dans un coin sombre
Quelqu’un chassait un lapin dans la nuit
Une fille se saoulait
Et baisait les morts
Et j’avais la tête pleine de sermons retors.
Cimetière
Frais et calme
Crains la levée du jour laiteux
Ne pas quitter ta couche sacrée
J’aimerais tant rester
J’aimerais tant rester
J’aimerais tant rester

— Jim Morrison,
Far Arden

Nous sommes juchés ...

Nous sommes juchés la tête en bas
au bord de l’ennui
Nous cherchons à atteindre la mort
Au bout d’une bougie
Nous essayons de trouver quelque chose
Qui nous a déjà trouvés.

— Jim Morrison,
An american prayer

Où sont les festins

Où sont les festins
qui nous ont été promis
Où est le vin ?
Le Vin Nouveau
Il meurt sur la vigne

— Jim Morrison,
An american prayer

Personne n’a inventé l’existence

Personne n’a inventé l’existence ;
Que celui qui croit l’avoir fait
s’avance

— Jim Morrison,
Wilderness

Pourquoi je bois ?

Pourquoi je bois ?
Pour pouvoir écrire de la poésie.

Parfois lorsque tout est diffus
et que toute laideur s’efface
en un profond sommeil
Il y a un éveil
et tout ce qui demeure est vrai.
Tandis que le cœur est ravagé
l’esprit se fortifie.

Pardonne-moi mon père car je sais
ce que je fais.
Je veux entendre le dernier poème
du dernier Poète.

— Jim Morrison,
Wilderness

Quand jouer meurt

Quand jouer meurt, ça devient le Jeu
Quand le sexe meurt, ça devient Orgasme

— Jim Morrison,
Notes sur la vision

The End

Voici la fin, mon bel ami,
Voici la fin, mon seul ami, la fin
de nos plans élaborés, la fin
de tout ce qui a un sens, la fin,
ni salut, ni surprise, la fin.
Je ne te regarderai plus dans les yeux, jamais.
Peux-tu imaginer ce que nous deviendrons,
sans limite, ni entrave,
désespérément avides de quelques mains étrangères
dans une contrée désespérée ?

Perdus dans un désert romain de souffrance,
et tous les enfants sont devenus fous,
tous les enfants sont devenus fous,
dans l’attente de la pluie d’été.

Les abords de la ville sont dangereux,
prends la grande route royale.
Scènes étranges au fond de la mine d’or ;
prends la grande route vers l’Ouest, baby.
Chevauche le serpent, chevauche le serpent
vers le lac, le lac antique.
Le serpent est long, sept miles ;
chevauche le serpent, il est vieux
et sa peau est froide.
L’Ouest est ce qu’il y a de mieux,
L’Ouest est ce qu’il y a de mieux,
Viens ici et nous ferons le reste.
L’autobus bleu nous appelle,
L’autobus bleu nous appelle.
Chauffeur, où nous emmènes-tu ?

Le meurtrier s’éveilla avant l’aube,
il chaussa ses bottes,
il emprunta un visage à la galerie antique,
et il marcha le long du vestibule.
Il alla dans la chambre où vivait sa sœur,
et puis il rendit visite à son frère,
et puis il marcha le long du vestibule.
Et il parvint à une porte,
et il regarda à l’intérieur,
« Mon père ? »
« - Oui, mon fils ? »
« Je veux te tuer »
« Ma mère, je veux te ‘… baiser’

Viens, baby, tente ta chance avec nous,
Viens, baby, tente ta chance avec nous,
Viens, baby, tente ta chance avec nous,
et retrouve-moi à l’arrière de l’autobus bleu …

Voici la fin, mon bel ami,
Voici la fin, mon seul ami, la fin.
Cela me peine de te laisser partir mais
tu ne me suivra jamais.
la fin du rire et des doux mensonges,
la fin des nuits où nous avons voulu mourir,
voici la fin.

— Jim Morrison,
The Doors

The celebration of the Lizzard

Lions dans la rue et chiens errants
En chaleur, enragés, écumants
Une bête encagée au cœur d’une ville
Le corps de sa mère
Pourrissant dans le sol de l’été.
Il s’enfuit de la cité.

Il descendit dans le Sud et passa la frontière
Laissant le chaos et le désordre
Loin derrière son épaule.

Un matin il s’éveilla dans un hôtel vert
Avec une étrange créature qui grognait à ses cotés.
La sueur perlait sur sa peau luisante.

Tout le monde est-il là ?
La cérémonie va commencer.

Eveille-toi !
Tu ne te souviens plus où il était.
Ce rêve aurait-il cessé ?

Le serpent était légèrement doré
Vitreux & rétracté
Nous avions peur de le toucher.
Les draps étaient de mortes prisons brûlantes
& elle était à mes cotés.
Vieille elle n’est point … jeune
Sa sombre chevelure rouge
Cette douce peau blanche.
Maintenant précipite-toi vers le miroir de la salle de bains
Et regarde !

Elle vient ici
Je ne peux vivre chaque siècle qui décompose
Lentement ses mouvements.

Je laisse glisser sur ma joue
Sur le carrelage frais et doux
Le contact du bon sang froid et vif
Le doux sifflement des serpents de pluie …

Autrefois j’avais un petit jeu
J’aimais me retourner en rampant dans mon cerveau
Je pense que vous connaissez le jeu dont je parle
Je parle de ce jeu qu’on appelle « devenir fou »

Alors vous devriez essayer ce petit jeu
Fermez simplement vos yeux, il est impossible de perdre.
Et je suis ici, je viens aussi.
Abandonnez-vous, nous passons de l’autre côté.

Loin derrière au plus profond du cerveau
Loin derrière les limites de ma douleur
Là où il ne pleut jamais.
Et la pluie tombe doucement sur la ville
Et sur nos têtes à tous.
Et dans le labyrinthe des courants
En dessous, la présence tranquille et surnaturelle des
Nerveux habitants des aimables collines alentours,
Abondance de reptiles
Fossiles, cavernes, hauteurs glacées.

Chaque maison sort du même moule
Volets clos
Voiture sauvage enfermée jusqu’au matin.
Tout dort maintenant
Les tapis sont silencieux, les miroirs vides,
La poussière aveugle sous les lits des couples légitimes

Enroulés dans leurs draps.
Et leurs filles arrogantes
Avec des yeux de sperme aux bouts de leur seins.

Attendez !
Il y a eu un massacre ici.

(Ne t’arrête pas pour parler
Ou regarder autour de toi
Nous quittons la ville
Nous prenons la fuite
Et tu es celle que je veux avec moi)

Ne pas toucher le sol
Ne pas voir le soleil
Plus rien d’autre à faire que
Fuir, fuir, fuir
Fuyons.
Une maison sur la colline
La lune repose tranquille
Les ombres des arbres
Témoignent de la brise sauvage
Viens, fuis avec moi
Fuyons.
Fuis avec moi
Fuis avec moi
Fuis avec moi
Fuyons.

Il fait chaud dans la maison au sommet de la colline
Riches et confortables y sont les chambres
Rouges sont les bras des fauteuils luxuriants
Et tu ne sauras rien avant d’y avoir pénétré.

Corps du président mort dans la voiture du chauffeur
Le moteur marche à la colle et au goudron
Viens donc, nous n’allons pas bien loin
Vers l’est pour rencontrer le Tsar.

Quelques hors-la-loi vivaient au bord du lac
La fille du pasteur est amoureuse du serpent
Qui vit dans un puits au bord de la route
Réveille-toi, petit fille ! Nous sommes presque arrivés.

Soleil, soleil, soleil
Brûle, brûle, brûle
Lune, lune, lune
Je te prendrai
Bientôt
Bientôt
Bientôt
Je suis le Roi Lézard
Je peux tout.

Nous sommes descendus
Le long des rivières & des routes
Nous sommes descendus
Des forêts & des cascades
Nous sommes descendus
De Carson et de Springfield
Nous sommes descendus
De phoenix asservie
& je peux vous dire
Les choses qu’on sait
En écoutant une poignée de silence
En escaladant les vallées dans l’ombre.

Durant sept années j’ai vécu
Dans le palais dissolu de l’exil
Et joué à des jeux étranges
Avec les filles de l’île.
Maintenant je suis revenu
Au pays du juste, du fort & du sage.
Frères & sœurs de la forêt blême
Ô enfant de la Nuit
Qui d’entre vous se joindra à la chasse ?
Voici qu’arrive la nuit avec sa légion pourpre.
Retirez-vous maintenant dans vos tentes & dans vos rêves.
Demain nous entrons dans la ville de ma naissance.
Je veux être prêt.

— Jim Morrison,
The Doors

Un homme ratisse des feuilles

Un homme ratisse des feuilles
en tas dans sa cour, un monceau,
appuyé sur son râteau, il les brûle
absolument toutes.
Le parfum emplit la forêt
des enfants s’arrêtent et respirent
l’odeur qui, dans quelques années,
deviendra nostalgie

— Jim Morrison,
Wilderness

Voici venir les baladins

Voici venir les baladins
Regardez leurs sourires
Observez-les bondir tels des Indiens.
Regardez leurs mimiques
Avec quel aplomb
Ils gesticulent devant nous.
Mots perfides
Mots ricanent
Mots qui guident comme des cannes.
Semez-les ils croîtront
Observez-les osciller sous le vent.
Je serai toujours un homme de mots
Plus qu’un homme-oiseau.

— Jim Morrison,
Far Arden

When the music’s over

Quand la musique est passée, quand la musique est passée
par ici, quand la musique est passée, éteignez les lumières,
éteignez les lumières, éteignez les lumières.

Quand la musique est passée, quand la musique est passée,
quand la musique est passée, éteignez les lumières,
éteignez les lumières, éteignez les lumières,
éteignez les lumières, car la musique est votre amie très spéciale.
Dansez sur le feu comme elle vous y appelle,
la musique est votre seule amie, jusqu’à la fin,
jusqu’à la fin, jusqu’à la fin.

Annulez mon abonnement à la résurrection,
envoyez mes références aux maisons de détention,
j’y ai quelques amis.
Le visage dans le miroir ne s’effacera pas,
la fille à la fenêtre ne s’effondra pas.
Un festin d’amis cria-t-elle vivante
m’attend dehors.

Avant de sombrer dans le grand sommeil
je veux entendre, je veux entendre
le cri du papillon.

Reviens, baby, reviens dans mes bras.
Nous en avons assez de traîner,
d’attendre avec nos têtes collées au sol.
J’entends un bruit très doux,
si proche et pourtant si lointain, si léger, si clair,
viens aujourd’hui, viens aujourd’hui.

Qu’ont-ils fait à la terre ?
Qu’ont-ils fait à notre sœur si pure ?
Ils l’ont dévastée, pillée, éventrée, déchirée,
percée de couteaux au flanc de l’aube,
entravée de clôtures et traînée de force.
J’entends un bruit très doux …
Avec votre oreille collée au sol …

Nous voulons le monde et nous le voulons …
Nous voulons le monde et nous le voulons … Maintenant !

Nuit de Perse! Voyez la lumière !
Sauvez-nous ! Jésus ! Sauvez-nous !

Quand la musique est passée, quand la musique est passée,
quand la musique est passée, éteignez les lumières,
éteignez les lumières, éteignez les lumières,
éteignez les lumières, car la musique est votre amie très spéciale.
Dansez sur le feu comme elle vous y appelle,
la musique est votre seule amie, jusqu’à la fin,
jusqu’à la fin, jusqu’à la fin.

— Jim Morrison,
The Doors
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