L'autopsie du verbe
Stéphen Moysan

Par des larmes condensées Des nuages de la vie Elle goutte à goutte La tristesse flaque de pluie. Mais si un ami soleil Parole au vent nouveau - L’espoir nous arc-en-ciel Couleurs des jours plus beaux.

Ton amour mon éveil Au baiser du matin - Ta joie mi-journée A l’esprit l’après-midi. Ta douceur en soirée Mon coucher de soleil - Ton corps pour mes nuits Et toi pour le reste de mes jours.

Equilibriste du verbe Qui cirque le sens - Voltigeuse de lettres A la parade des émotions, La poésie jongle les mots Dans des anneaux de fortune Et elle braise le feu De papiers cendres.

Quand le vent parle La langue des Dieux Il chante la vie Par la voix des arbres. Il pleut notes d’espoir Piano de flaques d’eau Et ça fleurit musique La chanson de la nature.

Marée du ciel Ecumes de nuages Pêche des étoiles Qu’on mange des yeux. Être hors du temps Où l’impermanence fini Dans l’éternité d’un instant Réinventer la magie.

Quand ça casse les noix En ramenant sa fraise A s’en fendre la poire Garde une pomme pour la soif, Car même si ça citron le soleil Ça vanille les nuages Ça chocolat la nuit La vie c’est pas de la tarte.

Elle a les jours bipolaires Un cancer de l’espoir Une sexualité sida Et une lèpre de la joie. Elle a le désespoir nécrosant Victime de la peste du présent Cette société est contagieuse N'approchez pas, elle rend malade.

A l’autopsie du verbe La radiographie du sujet Pour étude médico-légale De la décomposition de la phrase. Suite à l’examen du corps Fractures plurielles et singulières D’un crime contre nature : Qui a macchabé la poésie ?