Biographie de Charles Baudelaire (1821-1867)
Suivie de tous ses Poèmes sur le site
Charles Baudelaire - Le résumé de sa vie
Né à Paris en 1821, Baudelaire perd son père à l'âge de six ans et sa mère se remarie un an plus tard
avec le général Aupick. Il refuse cette union et sera toujours en opposition avec ce militaire aux
valeurs et aspirations différentes des siennes.
Suite à ses études secondaires à Lyon puis au lycée parisien Louis le Grand, il mène une vie marginale et
de bohème dans le Quartier latin. C'est alors qu'en 1841, sous la pression de sa famille,
il embarque pour les côtes d’Afrique et de l’Orient. Il séjourne à l’île Bourbon
et, bien qu’il n’aille pas au terme de son voyage, il en retira un grand nombre
d’impressions dont il s’inspirera dans ses œuvres. De retour à Paris en 1842, il écrit ses premiers textes,
devient journaliste, critique d’art et littéraire en 1844, et découvre en 1847 l’écrivain américain
Edgar Poe qu'il traduit. Cette même année il tombe sous le charme
de Marie Daubrun. Celle-ci lui inspira plusieurs poèmes.
Un peu plus tard, c’est Mme Sabatier qui occupera ses pensées. Enfin, en 1857, suite
à la publication des Fleurs du Mal, il est attaqué en justice et condamné pour immoralité.
Très affecté, Baudelaire sombre dans la misère et la maladie. Le poids des dettes
s’ajoutant aux souffrances morales, il est frappé en 1866 d’un malaise qui le rendra paralysé et aphasique.
Il meurt en 1867.
Charles Baudelaire : Jeunesse et débuts littéraires
Charles Baudelaire : Poète français, né à Paris le 9 avril 1821, et mort dans la même ville
le 31 août 1867.
Fils d'un peintre amateur attaché à l'administration du Sénat, il perdit son père de bonne
heure et sa mère se remaria au colonel Aupick, plus tard maréchal de camp et ambassadeur de
France à Constantinople, à Londres et à Madrid. Baudelaire commença au collège de Lyon
des études qu'il acheva en 1839 au lycée Louis-le-Grand et, malgré la volonté de ses parents,
refusa de tenter toute carrière autre que la littérature. Pour essayer de vaincre sa résistance il
fut, par décision de son conseil de famille, embarqué sur un navire marchand qui faisait voile
pour Calcutta, mais qu'il n'accompagna pas jusqu'à sa destination. Il revint en France après
une absence de dix mois (mai 1841 - fév. 1842). Il atteignit alors sa majorité et toucha le
capital qui lui revenait sur l'héritage paternel (environ 75,000 francs).
Libre de suivre ses
goûts, il vint habiter l'île Saint-Louis, lia des relations amicales avec d'autres jeunes poètes ou
artistes (Th. de Banville, G. Levasseur, Prarond, Jules Buisson, Emile Deroy, etc.), et
débuta par un Salon de 1845. En même temps, il donnait quelques fantaisies en
vers et en prose au Corsaire Satan et quelques poésies à l'Artiste. L'année
suivante, il publia un second Salon. Il y affirmait hautement, comme dans le premier,
son admiration pour Eugène Delacroix, rendait un juste hommage aux supériorités de M. Ingres,
- les deux chefs d'école n'étaient guère alors moins contestés l'un que l'autre, et
définissait d'un mot ou d'une épithète caractéristique les artistes dont il analysait les oeuvres.
Le temps s'est chargé de confirmer presque tous les jugements, alors singulièrement
audacieux et personnels, qu'il a formulés et, n'eût-il écrit que ces pages, Baudelaire mériterait
une place à part dans la critique d'art contemporaine. Il avait songé d'ailleurs à se consacrer
spécialement à ces études, car sur la couverture du Salon de 1846 étaient annoncés
comme en préparation deux volumes intitulés De la Peinture moderne, et David,
Guérin et Girodet. Ni l'un ni l'autre n'ont paru, non plus que le Catéchisme de la
femme aimée. Dans la même liste figuraient aussi les Lesbiennes, appelées
ailleurs les Limbes, et qui sont devenues les Fleurs du mal. Vers la
même époque, Baudelaire publiait deux nouvelles en prose : le Jeune Enchanteur
et La Fanfarlo ; la seconde était signée : Ch. Defayis, nom qu'il a quelquefois
ajouté au sien propre ou qu'il a pris comme pseudonyme, et qui était l'un des deux noms
patronymiques de sa mère. Malgré ses tendances catholiques et ses goûts aristocratiques, il
accueillit avec joie la révolution de 1848, se montra en armes sur les barricades, fonda avec
MM. Champfleury et Toubin une feuille éphémère le Salut public, et fut un moment
lié avec Proudhon. C'est à cette époque aussi qu'il faut rapporter son court séjour à
Châteauroux pour diriger un journal conservateur dont les propriétaires ne tardèrent pas à le
remercier.
Charles Baudelaire et Allan Edgar Poë
Une curiosité nouvelle était née dans l'esprit de Baudelaire. Très frappé de quelques-uns des
contes d'Edgar Poë, il avait pressenti un « semblable » sous les traductions informes qui les
avaient révélés à la France, et il entreprit de le faire mieux connaître. Familiarisé depuis
l'enfance et par suite de ses voyages avec la langue anglaise, il l'étudia non plus dans les
livres, mais dans la pratique courante, lisant les journaux américains et fréquentant les
tavernes dont les cochers et palefreniers composaient la clientèle. En même temps, il
questionnait avec avidité tous les compatriotes de Poë, dont il espérait tirer quelques
renseignements. De cette préparation laborieuse sortit la traduction la plus parfaite, à coup
sûr, que pût souhaiter un écrivain étranger. Les premiers contes traduits par Baudelaire, et qui
produisirent une si vive sensation, parurent en feuilleton dans le Pays ou dans diverses
revues, précédées d'une longue étude biographique et critique, complétée plus tard par de
Nouvelles notes. Il ne renonça jamais d'ailleurs à la tâche qu'il s'était imposée, et la
maladie seule l'empêcha de la mener jusqu'au bout. Les oeuvres de Poë traduites par lui ne
forment pas moins de cinq volumes (Histoires extraordinaires ; Nouvelles
histoires extraordinaires ; Aventures d'Arthur Gordon Pym ; Eureka ;
Histoires grotesques et sérieuses).
Charles Baudelaire et Les Fleurs du Mal
En 1857, un lettré qui s'était fait éditeur par goût pour tous les raffinements typographiques et
littéraires, Aug. Poulet-Malassis, publia, sous le titre de Fleurs du mal (titre longtemps
cherché et proposé par Hipp. Babou), les poésies de Baudelaire disséminées un peu partout ;
la Revue des Deux Mondes, en accueillant, deux ans auparavant, quelques-unes d'entre
elles, avait mis sa responsabilité à couvert par une note singulièrement prudente : « Ce qui
nous paraît ici mériter l'intérêt, disait-elle, c'est l'expression vive et curieuse, même dans sa
violence, de quelques défaillances, de quelques douleurs morales que, sans les partager ni les
discuter, on doit tenir à connaître comme un des signes de notre temps. Il nous semble,
d'ailleurs, qu'il est des cas où la publicité n'est pas seulement un encouragement, où elle peut
avoir l'influence d'un conseil utile et appeler le vrai talent à se dégager, à se fortifier, en
élargissant ses voies, en étendant son horizon. » C'était se méprendre étrangement que de
compter sur la publicité pour amener Baudelaire à résipiscence, et le parquet impérial ne prit
pas tant de ménagements. Le livre avait à peine paru qu'il fut déféré aux tribunaux. Tandis que
Baudelaire se hâtait de recueillir en brochure les Articles justificatifs de Ed. Thierry,
J. Barbey d'Aurevilly, Ch. Asselineau et Fréd. Dulamon, il sollicitait de l'amitié de Sainte-Beuve
et de Flaubert (tout récemment poursuivi pour le même motif) des moyens de défense dont les
minutes ont été conservées et dont il transmettait la teneur à son avocat, M. G. Chaix d'Est-
Ange. Sur le réquisitoire de M. Pinard (alors avocat général et plus tard ministre de
l'intérieur), le délit d'offense à la morale religieuse fut écarté, mais, en raison de la prévention
d'outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs, la cour prononça la suppression de six
pièces (Lesbos ; Femmes damnées ; Le Léthé ; À celle qui est trop
gaie ; les Bijoux et Les Métamorphoses du vampire), et la condamnation à
une triple amende de l'auteur et des deux éditeurs (21 août 1857). L'édition était d'ailleurs
presque épuisée lors de la saisie, et le dommage matériel ne fut pas considérable pour
Malassis.
Tout d'abord Baudelaire voulut protester. On a retrouvé dans ses papiers le brouillon de divers
projets de préfaces qu'il abandonna lors de la réimpression, à la fois diminuée et augmentée,
des Fleurs du mal, en 1861. Cette mutilation de sa pensée par autorité de justice avait
eu pour résultat de rendre les directeurs de journaux et de revues très méfiants à son égard
lorsqu'il leur présentait quelques pages de prose ou quelques poésies nouvelles, et sa situation
pécuniaire s'en ressentait. Il travaillait lentement, à ses heures, toujours préoccupé d'atteindre
l'idéale perfection, et ne traitant d'ailleurs que de sujets auxquels le grand public était, alors
encore plus qu'aujourd'hui, complètement étranger. Une magistrale étude sur Théophile Gautier (1859),
les Paradis artificiels (1861), essai psychologique et littéraire sur les
effets du haschich et de l'opium, la Morale du joujou, un compte rendu du Salon de
1859, de remarquables articles sur Constantin Guys, le dessinateur anglais, sa défense de
Richard Wagner et du Tannhauser, sa collaboration aux notices des Poètes
français, publiée par M. Crépet, datent de cette période. On a voulu voir dans ses velléités
académiques, lorsqu'il posa en 1862 sa candidature aux fauteuils de Scribe et du P.
Lacordaire, une de ces mystifications dont il abusait et qui lui ont nui plus qu'elles ne l'ont
servi : cette tentative, déconseillée par Alfred de Vigny et par Sainte-Beuve, dont il avait
réclamé le patronage, était, croyons-nous, dans sa pensée, une protestation contre la
condamnation des Fleurs du mal, en même temps qu'un recours contre une position
toujours précaire ; le résultat n'en était d'ailleurs pas douteux, et il se désista en termes dont
on apprécia la modestie et la convenance.
Charles Baudelaire : De la maladie à la mort
Ses dernières traductions d'Edgar Poe, la suite de ses poèmes en prose, sa grande étude sur
l'oeuvre et la vie d'Eugène Delacroix, de rares pièces de vers précédèrent son départ pour la
Belgique, où il était attiré par la présence de Malassis et par l'espoir, bientôt déçu, d'y faire des
lectures ou des conférences et de traiter avec une importante maison de librairie pour une
édition complète de ses oeuvres. Le climat de la Belgique, la nourriture, l'hygiène, la tournure
d'esprit de ses habitants, les insuccès réitérés, la gêne, l'intempérance exaspérèrent des
facultés déjà très ébranlées. Baudelaire, après divers accidents cérébraux, fut frappé
d'hémiplégie et d'aphasie. Soigné d'abord par Malassis, il fut ramené à Paris et placé dans une
maison de santé, où son agonie se prolongea plusieurs mois encore ; la mort vint enfin le
délivrer du supplice de voir, de comprendre, et de ne pouvoir rien exprimer.
Les oeuvres de Baudelaire ont été rassemblées aussitôt après sa mort en une édition, dite
définitive, comportant quatre volumes (Fleurs du mal ; Curiosités esthétiques ;
L'Art romantique ; Petits Poèmes en prose) et complétée
par une réimpression des traductions de Poe. Les pièces condamnées n'avaient pas été
reproduites, mais elles furent publiées aussitôt en Belgique dans le même format. En 1872
parut sous le titre de : Charles Baudelaire. Souvenirs, Correspondance, Biographie,
un recueil préparé par Malassis et composé principalement de lettres adressées au poète. M.
Eugène Crépet a rassemblé à grands frais et avec beaucoup de zèle ses Oeuvres
posthumes et sa Correspondance inédite (1887), précédées d'une notice
biographique beaucoup plus détaillée que la précédente ; on trouve, en outre, dans ce volume
les fragments des préfaces des Fleurs du mal, les scénarios de deux drames (Le
Marquis du Ier Houzards, La Fin de Don Juan), les canevas d'un livre sur
ou plutôt contre la Belgique, dont Baudelaire s'était longtemps occupé pendant son séjour à
Bruxelles, deux journaux intimes (Fusées et Mon coeur mis à nu), de
nombreuses et importantes lettres à Malassis et à Sainte-Beuve, et divers documents sur sa
maladie, sa mort et sa succession.
Parmi les portraits originaux de Baudelaire, il convient de citer celui qu'Emile Deroy avait
peint en 1844 et qui fut légué par Asselineau au Dr Piogey, celui que Manet a gravé d'après sa
propre peinture, et celui que M. Fantin-Latour a fait figurer dans son Hommage à
Delacroix. M. Bracquemond a gravé plusieurs fois aussi l'image du poète, notamment
pour la seconde édition des Fleurs du mal et pour le volume d'Asselineau
(Charles Baudelaire, sa vie et son oeuvre, 1869). Enfin on a conservé d'assez nombreux croquis de
Baudelaire d'après lui-même et quelques bonnes photographies.»
Maurice Tourneux. Biographie de La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts.
Présentée par Stéphen Moysan.
Les Poèmes de A à Z
- L’Albatros
- L’Âme du Vin
- L’Amour du Mensonge
- L’Amour et le Crâne
- L’Aube spirituelle
- L’Avertisseur
- L’Ennemi
- L’Examen de Minuit
- L’Héautontimorouménos
- L’Homme et la Mer
- L’Horloge
- L’Idéal
- L’Imprévu
- L’Invitation au Voyage
- L'Irremédiable
- L’Irréparable
- La Béatrice
- La Beauté
- La Chevelure
- La Cloche fêlée
- La Destruction
- La Fin de la Journée
- La Fontaine de Sang
- La Géante
- La Lune offensée
- La Mort des Amants
- La Mort des Artistes
- La Mort des Pauvres
- La Muse Vénale
- La Muse malade
- La Musique
- La Pipe
- La Prière d’un Païen
- La Rançon
- La Vie antérieure
- La Voix
- La servante au grand cœur
- Le Balcon
- Le Beau Navire
- Le Calumet de Paix
- Le Chat
- Le Chat
- Le Coucher du Soleil romantique
- Le Couvercle
- Le Crépuscule du Matin
- Le Crépuscule du Soir
- Le Cygne
- Le Flacon
- Le Flambeau vivant
- Le Gouffre
- Le Goût du Néant
- Le Guignon
- Le Jet d’Eau
- Le Jeu
- Le Léthé
- Le Masque
- Le Mauvais Moine
- Le Monstre
- Le Mort joyeux
- Le Poison
- Le Possédé
- Le Rebelle
- Le Reniement de saint Pierre
- Le Rêve d’un Curieux
- Le Revenant
- Le Serpent qui danse
- Le Soleil
- Le Squelette laboureur
- Le Tonneau de la Haine
- Le Vampire
- Le Vin de l’Assassin
- Le Vin des Amants
- Le Vin des Chiffonniers
- Le Vin du Solitaire
- Le Voyage
- Les Aveugles
- Les Bijoux
- Les Chats
- Les Deux Bonnes Sœurs
- Les Hiboux
- Les Litanies de Satan
- Les Métamorphoses du Vampire
- Les Petites Vieilles
- Les Phares
- Les Plaintes d’un Icare
- Les Promesses d’un Visage
- Les Sept Vieillards
- Les Yeux de Berthe
- Lesbos
- Lola de Valence