Éternels Éclairs

Florilège de Poèmes
de Thomas Vinau (né en 1978)



Par Stéphen Moysan

Attention des droits d'auteurs, que nous ne possèdons pas, protègent la majorité des oeuvres ici présentes.

Au bord de l’étang

Au bord de l’étang de longues heures à faire des ricochets avec son silence

— Thomas Vinau (né en 1978)
C’est un beau jour pour ne pas mourir

Et vie danse

Chaque jour passé est un jour perdu c’est une banale évidence et pourtant lorsqu’on y pense nous pourrions encore y perdre quelques jours de plus

— Thomas Vinau (né en 1978)
C’est un beau jour pour ne pas mourir

Il est bon de savoir raisonner

Mon chien est le plus trouillard de la galaxie j'ai souvent pu constater que ces animaux ressemblaient à leur maître quand j'y pense ça me fait peur

— Thomas Vinau (né en 1978)
Juste après la pluie

Le chemin de retour

L’un se tenait à l’autre mais on ne sait pas qui des deux était le plus fragile on les a regardés de loin mettre un temps infini à traverser la rue leurs corps mal fagotés et leurs petites mains serrés étaient déjà un peu partis tu m’as dit en souriant c’est comme çà que nous serons et j’ai répondu oui

— Thomas Vinau (né en 1978)
C’est un beau jour pour ne pas mourir

Le ciel nous raconte des histoires

Le vent toute la nuit a fait des nœuds avec tes rêves quand l’aube vient tu ne sais plus si la lumière te nourrit ou te mange de toute façon le jour n’existe pas c’est un mensonge pour effrayer les chauves-souris

— Thomas Vinau (né en 1978)
C’est un beau jour pour ne pas mourir

Le monde est né dans ta bouche

Chaque mot fait exister quelque chose prononce-moi

— Thomas Vinau (né en 1978)
C’est un beau jour pour ne pas mourir

Le temps d'un battement de cils

Le temps d'un battement de cils on s'imagine avec cette fille quelque chose de pur le temps d'un battement de cils on s'imagine avec cette autre quelque chose de sale tant qu'il reste des rêves les deux valent le coup

— Thomas Vinau (né en 1978)
Juste après la pluie

Les jours pourpres

Un jour nous irons marcher mes enfants et moi au fond d'une forêt ou le long d'une rivière et nous tomberons sur un de ces petits animaux orphelins un écureuil une loutre un corbeau un hérisson une tortue un renard une musaraigne il faudra alors que je prenne le temps de leur expliquer que nous pouvons tenter d'aider mais que d'une manière générale la vie se porte toujours mieux loin de nous Oui ce jour viendra où je devrais leur apprendre que l'homme n'est pas un cadeau pour le reste du monde

— Thomas Vinau (né en 1978)
J’écris avec un caillou dans la chaussure

Les petits trafiquants

Les livres les joints les bisous dans le cou les confidences les peurs les rires et les vins ce qui s’échange de la main à la main sous le manteau par les petits trafiquants de tendresse

— Thomas Vinau (né en 1978)
C’est un beau jour pour ne pas mourir

Les vases communicants

Je t'explique dans les salles de bains la chaleur sort et le froid rentre c'est pourquoi il vaut mieux fermer les portes dans les corps humains parfois c'est l'inverse c'est pourquoi il vaut mieux ouvrir les portes

— Thomas Vinau (né en 1978)
Juste après la pluie

Mon pays

Il faudra apprendre à manger dans sa honte à digérer sa honte à habiter dans sa honte à s’habiller de sa honte à tailler des flèches dans sa honte à construire dans sa honte à capitaliser sa honte à mourir dans sa honte parce que la honte c’est tout ce qu’il nous restera

— Thomas Vinau (né en 1978)
C’est un beau jour pour ne pas mourir

Si doux

On cramait le cul des poules on avait peut-être dix ans on les coinçait contre la grille du poulailler un briquet sur les plumes du cul et hop elle partaient à toute allure affolées semaient la zizanie dans l’enclos on cramait le cul des poules c’était si doux d’être des monstres

— Thomas Vinau (né en 1978)
J’écris avec un caillou dans la chaussure
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