Éternels Éclairs

Florilège de Poèmes
de Stéphen Blanchard


Stéphen Blanchard

Poèmes choisis

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Par Stéphen Moysan

Attention des droits d'auteurs, que nous ne possèdons pas, protègent la majorité des oeuvres ici présentes.

Au ponton du bonheur, nos cœurs ont accosté, à l’île de la tendresse là ou les dentelles d’écume font halte dans le feulement des vagues clandestines lorsque les brisants du jour déshabillent à l’unisson les reflets adamantins de tes yeux gorgés de joie. Ô Muse, je m’accoutume à l’impensable des paradoxes je m’abandonne à la mouvance de tes désirs pour mieux estomper mes vieilles solitudes car dans l’affilé des souffles nostalgiques je me suis enfin déserté le cœur de cet inutile orgueil qui grinçait en moi.

— Stéphen Blanchard

Ecrire à l’orée des impatiences muettes aux confins des aveux et des résonances océanes au hasard de l’ultime serment et des échos rompus. Ecrire à l’amont des mémoires irréversibles lorsque la parole ricoche aux nostalgies de la page blanche. Ecrire en dehors des solitudes à rebours des sèves endormies lorsque le doute s’interroge sur le devenir d’une aube. Ecrire dans le sillon du jour au versant des connivences lorsque fondent les incertitudes de l’oubli. Ecrire dans l’intimité des gestes nourriciers lorsque la clarté escorte les ombres de la nuit. Ecrire au pied d’un ciel dépossédé de son arc lorsque s’émerveillent les couleurs du temps. Ecrire comme un semeur de songes aux confins d’infinis paysages.

— Stéphen Blanchard
À Jean Ferrat

J'ai regardé la terre avec le corps tout recroquevillé sur moi-même parce que je croyais aux rires des étoiles ...//... je n'étais pas à l'écoute de la lâcheté des hommes et des mots glissés en secret sous la porte des apparences

— Stéphen Blanchard

Lorsque l’heure s’enfuit au bord de l’indolence, Poussant tout doucement ma plume vers l’ennui, Et que bizarrement au gré de mon silence, Je poursuis mon chemin sans force et sans appui, Je rêve d’un sourire et d’une aube première, D’un chemin me guidant dans la douceur d’un soir, De l’éclat d’un portrait tout empreint de lumière, D’un accord émouvant qui luit comme un espoir. Le spleen a pris mon cœur et mon âme bohême, Le temps est bien trop court pour un bonheur suprême, En ces instants bénis, il est déjà trop tard ! Quel sera donc mon sort si je suis en errance, Si l’âme se lézarde en toute indifférence, Ne voyant plus d’étoile au maléfique hasard ?

— Stéphen Blanchard

Mon vieux chêne

Je me suis adossé au pied de mon vieux chêne Dont le cœur s’est brisé par l’usure des ans Et j’ai senti monter en moi comme une peine Cet arbre que j’aimais n’a plus beaucoup de temps. Son tronc est plissé comme un beau centenaire Et ses racines ont bu toute l’eau des saisons Il n’a pour seul ami qu’un grillon solitaire Et des oiseaux ravis pour unique passion. Des chuchotis s’animent au bout de ses branches Et le vent hurlant de par la brande pleure L’été s’en est allé et son âme s’épanche Sur quelques graffitis bien connus des flâneurs. Et son corps va mourir aux franges du destin Les heures du cadran sont désormais comptées Il partira sans but dans le morne matin Et je serai présent pour l’écouter pleurer.

— Stéphen Blanchard

Sur le chemin des ombres tutélaires s’enracine le corps noueux des écorces de la vie des vents sans importance jouent à cache-cache entre les branches frémissantes et dansantes des feuilles mortes la nuit attentive se réveille en brise secrète l’arbre tend ses bras inlassablement vers le ciel l’aube porteuse de joie annonce enfin le soleil levant Silencieusement à l’orée du bois la terre se féconde.

— Stéphen Blanchard

Un voile de caresses se drape à l’horizon de ton corps audacieux je suis le funambule qui s’enracine à l’inattendu des cimes et je glane aux jardins des délices le sens intime des hasards Un charmant baiser me déshabille et me délivre de mes angoisses j’essaime la parole je m’interpelle sur les sentiers des émergences au seul de mes errances éblouies par tant de solitudes ça y est je suis pris de mélancolie

— Stéphen Blanchard

Vivre aux sources des lumières et des équinoxes et regarder les songes s'illuminer ...//... c'est comme marcher sur le dos d'une étoile en devenir

— Stéphen Blanchard

vivre sa destinée à la sueur d'un mot caché entre les lignes Poser son regard À la limite extrême du désir sur une page blanche à demi-nue et qui se déshabille délicatement juste le temps de vivre … je connais des gens qui déguisent les apparences et s'accrochent à l'horizon noir de leurs banales désillusions.

— Stéphen Blanchard
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