Éternels Éclairs

Biographie de Paul Éluard (1895-1952)

Paul Eluard
Paul Éluard
Le Florilège de Poèmes

Paul Éluard - Le résumé de sa vie

Paul Éluard est un poète français, né le 14 décembre 1895 et mort le 23 octobre 1872. De son vrai nom : Eugène Émile Paul Grindel, il choisit le nom de Paul Éluard, hérité de sa grand-mère : Félicie, à l’âge de vingt et un ans. Obligé d'interrompre ses études pour rétablir sa santé gravement menacée (1912), il séjourne en sanatorium. C'est là qu'il rencontre une jeune russe qu'il prénomme Gala. Impressionné par sa forte personnalité, c'est d'elle qu'il tient son premier élan de poésie amoureuse. Il l'épouse début 1917.

Malgré sa santé défaillante, il est mobilisé en 1914, puis publie ses premiers poèmes, marqués par son adhésion aux idées pacifistes ("Le Devoir et l'Inquiétude", 1917; "Poèmes pour la paix", 1918). Au lendemain de la Grande Guerre, il fait la connaissance de Breton, d'Aragon, de Soupault, de Tzara, de Magritte, de Man Ray, ou encore de Miró, et participe au mouvement Dada (les Animaux et leurs hommes, les hommes et leurs animaux, 1920 ; les Nécessités de la vie et les Conséquences des rêves, 1921), avant d'être admis dans le groupe de Littérature et de s'engager dans l'aventure surréaliste (Mourir, de ne ne pas mourir, 1924).

En 1928, il repart en sanatorium accompagné de Gala. Et c'est là qu'elle le quitte pour Salvador Dali.

Peu de temps après, au cours d'un voyage autour du monde, il fait la rencontre de Maria Benz (Nusch), qui devient sa muse et qui lui inspire certains de ses plus beaux poèmes d'amour ("Capitale de la douleur", 1926 ; "l'Amour, la poésie", 1929 ; "La Vie immédiate", 1932).

Entré au Parti communiste en 1926, il en est exclu en 1933, mais n'en milite pas moins pour une poésie sociale et accessible à tous ("Les Yeux fertiles", 1936 ; "Cours naturel", 1938 ; "Donner à voir", 1939), prend position en faveur de l'Espagne républicaine (la Victoire de Guernica, 1938), puis, s'engage dans la Résistance et publie plusieurs ouvrages dans la clandestinité (parmi lesquels Poésie et Vérité 42, 1942, qui comprend le célèbre poème "Liberté" ; "Les Sept Poèmes d'amour et de guerre", 1943 ; "Les Armes de la douleur", 1944).

Le décès de Nusch en 1946 le plonge dans le désespoir, mais en 1948, il rencontre Dominique qui devient sa dernière compagne et pour laquelle il écrit le recueil "le Phénix" consacré à la joie retrouvée.

Eluard succombe à une crise cardiaque. Il avait 57 ans. Le gouvernement refuse des obsèques nationales. Aragon, Picasso, Cocteau, entres autres, assistent à ses obsèques.


Paul Éluard : Le disciple surréaliste

Eugène Grindel, dit Paul Éluard, est le fils d'un comptable et d'une couturière issus de la petite-bourgeoisie. D'une santé fragile, il fait, de 1911 à 1913, un séjour dans un sanatorium en Suisse. Il y rencontre une étudiante russe, Helena Dimitrovnie Diakonova, dite Gala (1894-1982), qu'il épousera en 1917. Dès 1914, il est mobilisé comme infirmier, puis volontaire pour le front. Sa sensibilité restera meurtrie par l'épreuve des tranchées. Dès la fin de la guerre, il rencontre Louis Aragon, André Breton, Philippe Soupault et devient un membre actif du groupe surréaliste. Il trouve une réponse à sa révolte horrifiée en participant au mouvement dada (les Animaux et leurs hommes, 1920 ; les Nécessités de la vie et les Conséquences du rêve, 1921). Plus que Breton, Max Ernst, rencontré en 1921, est l'ami du couple Éluard et les premières écritures à quatre mains ont lieu avec lui. Les Malheurs des immortels (1922) établissent de secrètes correspondances entre les dessins du peintre et les courtes proses du poète. En 1924, à la suite de graves difficultés familiale et conjugale, Éluard traverse une crise profonde. La même année, il dédie à Breton Mourir de ne pas mourir, qu'il présente comme son adieu à l'écriture. Le poète s'éloigne alors et entreprend seul un long voyage de sept mois – qu'il qualifiera d'« idiot » –, qui le mène en Océanie.

À son retour à la fin de l'année 1924, Éluard reprend sa place dans le groupe surréaliste et la direction de sa revue Proverbe, créée en 1920. Le proverbe est pour lui « un langage charmant, véritable, de commun échange entre tous », qui lui inspire un recueil écrit avec Benjamin Péret : 152 proverbes mis au goût du jour (1926). Cette même année, il adhère au Parti communiste et publie le recueil qui l'établit comme poète important, Capitale de la douleur. Il travaille à une anthologie de poèmes français, qu'il ne fera paraître qu'en 1951 (Anthologie de la poésie du passé). En 1929, il publie l'Amour la poésie et, en 1930, en collaboration avec Breton et René Char, Ralentir travaux. C'est à cette époque que sa femme Gala le quitte pour Salvador Dalí. La Vie immédiate (1932) et la Rose publique (1934) continuent d'alimenter la participation d'Éluard au groupe surréaliste.


Paul Éluard : Le poète résistant

Progressivement, Éluard abandonne l'écriture automatique chère à Breton. Malgré son exclusion du Parti communiste en 1933, il continue de militer dans des organisations de gauche. En 1934, il épouse Nusch (1906-1946), rencontrée quatre ans plus tôt, qui devient sa nouvelle égérie. Sensible à l'art plastique, il transpose dans ses poèmes le langage des peintres (les Yeux fertiles, en 1936, témoignent de son amitié naissante avec Picasso). En 1938, le Front populaire et la guerre civile d'Espagne ayant aggravé les désaccords entre Breton et Éluard, c'est la rupture entre les deux hommes. À partir de 1940, la vie du poète se confond avec celle de la Résistance : dans la clandestinité, il anime le Comité national des écrivains en zone nord ; en 1942, il renoue avec le Parti communiste et publie Poésie et Vérité (où figure le fameux poème « Liberté ») ; en 1943, il collabore à l'Honneur des poètes et, en 1944, il rassemble ses poèmes militants dans Au rendez-vous allemand.

La guerre terminée, Éluard publie Poésie ininterrompue (1946), où transparaît l'enthousiasme né de la Libération. Malheureusement, quelques mois plus tard, il perd brutalement Nusch (Le temps déborde, 1947). Désespéré, pensant au suicide, il tente de fuir sa détresse et voyage à travers l'Europe (Italie, Yougoslavie, Pologne, URSS, Grèce). À l'équipe surréaliste, il préfère désormais la solidarité avec le genre humain (Poèmes politiques, 1948 ; Une leçon de morale, 1949). Son écriture s'ouvre davantage aux thèmes sociaux et universels, sans renoncer pour autant aux exigences formelles. L'existence se poursuit ainsi jusqu'au troisième cycle, celui de Dominique (1914-2000), rencontrée en 1949, dont Éluard fait sa dernière épouse et auprès de laquelle il retrouve la joie de vivre (Pouvoir tout dire et le Phénix, 1951). Il meurt trois ans plus tard, emporté par une angine de poitrine, laissant une œuvre dominée par le thème de l'amour, où la femme apparaît comme la médiatrice indispensable entre le poète et le monde.


Biographie de L'Encyclopédie Larousse.
Présentée par Stéphen Moysan.

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