Éternels Éclairs
Il y a un temps aussi Pour la floraison Des ronces.
Couper du bois En plein hiver Quelle chaleur !
Dérive des oiseaux Tels des fantômes mazoutés Sur une mer d'huile.
Au fond d'un bassin Un poisson nonchalant gobe L'image de la lune.
Quand le serpent lune Mange le soleil d'été Midi vaut minuit.
Oiseau de janvier Tout un concert de printemps En avant première.
Méfiez-vous des pommes ! Adam croquant la première, N'eut que des pépins.
C'est la guerre Pourtant Les petits oiseaux.
Pour les fusillés Prier à l'aller - et au retour Pour les fusilleurs.
Ah ! Avoir raison ! Je préfère encore de loin Regarder la lune.
Après le combat Les deux coqs blessés partagent Le jeune maïs.
Frontière - Les mêmes oiseaux Des deux côtés.
A la télé Des correspondants de paix Je n'en vois jamais.
S'entendent à merveille Depuis qu'ils sont presque sourds Les vieux mariés.
Enfin une visite Dans la chambre d'hôpital La Lune.
Rue Saint-Denis Le regard triste Des filles de joie.
Marché aux puces Entre deux stands Un chien se gratte.
Huit mois de grossesse - Aussi aérienne Qu'une montgolfière.
Neige et brouillard - Seules les publicités Sont en couleur.
Ma mère à l'hôpital Mon père en face D'un oeuf dur.
Du voisin Je ne connais que son volet Qui grince
Toussaint Que des revenants Sur la tombe des morts.
Marché de Noël Le SDF choisit Ses cartons.
Foire aux livres Les héros de mon enfance Bradés 1 euros.
Agence de voyage - Un SDF est prié De plier bagage.
Orage d'été Dans mon livre Le coup de foudre.
Aube - les corbeaux croassent Les canards can cancanent, Les fenêtres de la cuisine s'éclairent.
Fou j'ai écrit Des rideaux De poésie en feu.
Moi, ma pipe, Les jambes repliées - Loin de Bouddha.
Eternellement Tout est bien - Minuit dans les bois.
Les feuilles se battent Contre le ciel vide - Aucun nuage pour aider.
Créer des poèmes Comme le ciel des nuages Le grand bonheur.
Saint Valentin Dans la cuisine un parfum De gingembre.
Au fond du jardin Un raccourci vers l'été Premières jonquilles.
Lundi de Pâques Nous recherchons le salut Dans du chocolat.
Premiers papillons Au-dessus des pissenlits Ombres aimantes.
Le train dans un sens Dans l'autre les nuages Ma petite nausée.
Sortie d'hôpital - Qu'elles sont belles les fleurs De pomme de terre.
Onze septembre - Un moineau écrasé Sur le rond-point.
Après trois heures d'écran Regarder la lune Trois minutes.
Grâce au haïku Voir le monde autrement - Petite araignée.
Le bruit de la vague Et celui des galets Et celui de la vague.
Retour de la plage Une journée de bonheur Sèche sur le fil.
Avec les lampadaires Ils éteignent Les étoiles.
Pétanque Caraïbes - A défaut de cochonnet Un citron vert.
Elle avait plus De cent ans, presque personne A son enterrement.
L'orage s'éloigne Les hirondelles reprennent Possession du ciel.
Nuit d'Halloween - Deux vampires éventrent Un paquet de bonbons.
Ecrasant un escargot Je songe à la frivole Gravité de mes pas.
Le poète japonais Essuie son couteau ; Cette fois l'éloquence est morte.
L'ombre d'un papillon Butine l'ombre d'une fleur Sur le bitume.
Le bobo Du bébé A remué cinq étages.
Péage Un moineau dans la file Des poids lourds.
Fais comme le soleil : Rends ta chaleur au monde Sans distinction.
Je veux bien la voir, Son fiancé aussi, Mais pas ensemble.
Insomnie Rêves érotiques En veille.
Canicule L'enfant de quatre ans dessine Deux soleils.
A l'enfant mendiant L'enfant Donne son jouet.
Vingt-et-un mars Trois canards pressés Survolent l'autoroute.
Dans l'aéroport Encore dans les nuages La petite fille.
Dans la vitre du train Visage et paysage Se superposent.
Flot de voitures Pour voir la source Sèche.
Raid aérien - La pluie se mêle aux larmes Des orphelins.
La courbe de vie Nous incline à se sentir L'enfant de chaque âge.
L'infini N'est pas plus grand qu'un huit Quand on le renverse.
Qui s'attriste Du premier cheveu blanc Souhaite pourtant en voir d'autres.
La science serait-elle un art ? L'art de fabriquer Les feux d'artifice ...
Les hommes meurent Les hommes vivent Passent les oies sauvages.