Éternels Éclairs

Mathieu Jacomy

Mathieu Jacomy

Quelques mots avec l'Artiste

Est-ce que tu peux te présenter brièvement ?

Je suis un ingénieur et techno-anthropologue, je vis à Copenhague, et j'enregistre de la musique en indépendant. Je m'étais promis de publier un album avant mes quarante ans, et c'est maintenant chose faite avec Intrigues de l'électrocène.

Je me suis aussi occupé du code sur Éternels Éclairs, et avec toi, Stéphen, de son apparence. Je suis content d'y figurer en tant qu'artiste.

Qu'est-ce que signifie la musique pour toi ?

La musique est un mystère, une passion, et beaucoup de choses à la fois. J'écoute beaucoup de musique, et je prends du plaisir à en faire et à la partager.

Pour moi la musique enregistrée est différente de la musique live, même si les deux peuvent se rencontrer. La musique enregistrée circule sur les réseaux et se réecoute, tandis que le live se fait en présence physique de l'autre, et disparaît en même temps qu'il est créé. Les deux m'intéressent mais je me concentre pour l'instant sur la musique enregistrée. Je ne pourrais pas rejouer mon album en live !

Je revendique une forme d'amateurisme qui me donne la liberté de faire la musique qui me chante sans me soucier d'obéir aux exigences de l'industrie culturelle. La musique est une chose simple que l'on doit pouvoir partager.

Peux-tu nous parler de ton évolution musicale ?

J'ai écouté beaucoup de rock, de Jeff Buckley à Smashing Pumkins, et de post-rock (label Constellation). De là mes goûts ont rayonné vers différents styles, du jazz (The Bad Plus) à l'électro (Justice), la pop (Metronomy), et des trucs plus bizarres comme la musique xenharmonique (Sevish).

Je jouais beaucoup de guitare, acoustique et électrique, mais je me suis fatigué de la figure du guitar hero, de sa masculinité mal placée, et de l'idée du succès qui s'y rattache. Les instruments électroniques m'ont ouvert un paysage sonore plus large où je me suis senti libre et autonome. J'aime toujours le rapport corporel à la guitare, mais en complément d'autres outils.

Tu es le co-fondateur du site Éternels Éclairs, qu'est-ce que tu espérais en faisant le site ?

D'abord, partager des contenus librement, sans publicités, dans l'esprit libertaire des débuts d'internet. Cette philosophie a été dépassé par les usages mercantiles du web, mais le partage et le bénévolat sont toujours respectés dans la vie associative ou le monde du logiciel libre.

C'est toi, Stephen, qui a déclenché ce processus. Tu cherchais un espace où entrer en dialogue avec d'autres personnes sur la peinture et la poésie, et moi je voyais le potentiel d'un site web. Pour créer un bon site, je vois deux clefs : un faible coût de maintenance, et la qualité des contenus. Je pouvais créer une coque rustique pour faire fonctionner le site, et tu avais l'énergie nécessaire à l'alimenter. J'y ai vu une chouette opportunité de participer à la création d'un espace qui fonctionne sur d'autres règles que la course à la monétisation. Ce plan a fonctionné au-delà de mes espérances !

Intrigues de l'Électrocène
Jeu de poèmes

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