Florilège de Poèmes
de Marc Bedjai

Poèmes choisis : Sonnets et autres
Poèmes choisis : Isfra, Proches des Haïcubes
Par Stéphen Moysan
Attention des droits d'auteurs, que nous ne possèdons pas, protègent la majorité des oeuvres ici présentes.
Sonnets et autres
Coquelicot
Coloriste rouge flamboyant des champs printaniers Beau Pavot qui égrènes sa crête de coq Ton âme métaflorée d’un Coquelicoq Etale ses pétales de médicinier Dont la base tâchée de noir est le symbole De la beauté éphémère de Perséphone Belle échappée pour un temps des lieux infernaux Où se célébraient ses noces barbares à chaud Soumis à Morphée pour enchanter le sommeil Dans l’oxymore rouge-noir de la démesure De la Nuit, de la Mort tu couronnes à merveille L’extravagante alternative de ces Dieux Qui jouent un tour d’adieux au Jour, à la Vie Dans leur caravansérail sombre très odieux
Recueil : NC
Crucifiction
Crucifié au corps mystique de ta douceur Je goûte au mystère soyeux de tes caresses Où se modèle avec notre chair en liesse Le mandala magnétique de la ferveur Unifié au cœur épique de ta candeur Je goûte à l’élan de ta splendeur où se tresse L’arc-en-ciel miroitant de la joie qui nous laisse Léviter doucement dans la cruciale hauteur L’accord en soie majeur de nos deux corps d’ivoire Inscrit dans un frisson de taffetas flambé Aux portées du silence… un friselis de gloire Le velouté à fleur de peau sait rassembler A fleur d’âme toutes les notes d’émotion De notre vénérable transsubstantiation
Recueil : NC
Héraldique Naturée
Si deux papillons dans les jours soleilleux Empattés sur un fil accordent des soieries De funambules ivres de leurs fantaisies Abdominales et resserrent au mieux Leurs ailes jaunes et bleues d'univers soyeux Pour recomposer dès l'instant ce vieux pari De deux fait un par de nouvelles armoiries Blason d'or à l'aile éployée de sable bleu C'est que l'héraldique naturelle est l'emblème D'UN le TOUT immarcescible gagnant d'un ambe Dans les martingales du hasard qu'il essaime : Nous papillonnons là en grand arroi de jambes Hauturières par jeu d'écart vert où la paire Croque oppositif le blason de l'éphémère
Recueil : NC
Jusquiame divinatoire
Ne vous fiez pas à une beauté florale Au port de rosette de belle endormeuse Qui embrasse de blondes clochettes fameuses Par les glyphes d’une cabale végétale Gravés en fine dentelle sur leurs pétales Dont la gorge sur fond pourpre fuligineux Suggère aussi un grand mystère vénéneux Hallucinogène hypnotique fatal Qu’a pratiqué dans sa mantique extatique La Pythie de Delphes dans sa quête mythique Grande délirante poitrine palpitante Inhalant les fumées de graines de Jusquiame Pour devenir une éclatante récitante Et recueillir d’Apollon le divin dictame
Recueil : NC
Luminescence
Tes seins lâchés en lente pente douce Se galbent sous leur poids en essaim tropique Mettant en lumière ton buste de flibustière Dans une matitunale aurore naissante La cible pointée des cercles magiques De ta gorge en efflorescence claire Blasonne ses armoiries de chair Dans la fascination de la forme Deux globes satin mâtinés D’hermine et de rose mystique Courbent l’espace et cadrent le regard Ogives en majesté sur ligne de tir D’un mamelon grenu qui s’étire Auréolé de son aréole orphique
Recueil : NC
Phonématique Rimbaldienne
Assonance de l’âme au stade du respir Balance ionique des motions du désir Vocalise d’Eros sous la dualitude A Souffle de l’élévation dans l’attitude C’est l’espoir des astres par l’éblouissement De la terre noire de la sainte alchimie Quand l’iris du bleu fixe le soufre de vie Mercurielle dans le magnétisme dément ! E Fumée blanche de cette transmutation I fusion solaire de l’illumination Dans Om la Vibration primitive hors norme U mystère nucléaire des sentiments O vivant symbole du mystérieux aimant - Ô l’Oméga ! graphie de l’éros de tes formes
Recueil : NC
Roses de Jéricho
Vos fleurs blanches estampillent les plages d'Arabie Dans le pointillisme chaud des pacages micacés Miroirs ardents d'une déflexion solaire opiacée Roses de Jéricho jouets d'un mystérieux hobby Roses des sables desséchées à l'ardeur de l'orgie Vous incarnez de la mort l'emblème très extatique En vous pelotonnant dans l'atmosphère mystique Des sphères imageantes du Tout pour l'analogie De grands vents étésiens roulent sur des sables dorés L'inspir de votre assèchement jusqu'aux eaux de l'expir Mime végétal de la pulsation dont tout s'inspire Le rock and roll de vos métamorphoses mordorées Signe au rythme de notre respiration internelle La partition du jeu au tempo résurrectionnel
Recueil : NC
Tombeau de Jouve
En ses rets ne luit l’âme sous le soleil noir Au jusant molaire des refontes polaires Que pour féer au cœur de la poix oculaire L’astatique ressort des évections du soir C’est là qu’Orphée rejoint vraie l’Eurydice noire Dans le cri des motions des injonctions solaires Aux syzygies de feu…défi à la vimaire Du temps de la non mort obsolète d’espoir Non lieu du rêve en Engadine sise… Hélène Comme elle est belle et mauve très extasiée Des seins acérains au nacarat de l’aine Par le poème seul hiérophanie du Verbe Par l’asymptotique mort… Elle… appariée Et Lui… en rebis né d’Energie… en Erèbe
Recueil : NC
Volubilis- Ipomea
Y a-t-il tiges plus volubiles que celles d’une Ipomea enluminée Jouant à cœur avec ses feuilles acuminées Pour lancer des fleurs en trompette dont le pavillon Sonne la coloration bleutée de leur silencieux concert ? Y a-t-il plus hypnotique que cette corolle mystique Sinon ses graines atypiques à l’effet extatique Dont la voltige a quelque chose qui hallucine Quand on s’énergise à leur ergine ? Il y a plus empathique dans cette parole mythique D’une sybille pathétique Révélant sur un ton mystériosophique Que la Volupté est un Volubilis mineur Celui d’un désir qui attend son heure Dans la corolle ébleuissante d’une érotique majeure
Recueil : NC
Isfra, Proches des Haïcubes
Alambic du désir
Ton âme stratosphérique Ton corps tellurique Se jouent un jeu orchestral Dont tes yeux bleus pathétiques Tes lèvres ludiques Corsent un enjeu fatal Pour goûter dans l’alambic Du désir épique Le suc de l’imaginal
Recueil : NC
Chakra
Quelle décharge d’aimante En resucée lente Lance le rythme impérial De l’énergie afférente Des roues tournoyantes Qui esquissent l’armorial Grand mystérieux où serpente Une illuminante Percée de l’immémorial !
Recueil : NC
Chant profond / Cante Jando
Cet érotisme de l’amour Quand le désir sourd Frise le cante jando S’héroïse dans un parcours Rythmé de bravoure Qui s’envole crescendo Jusqu’à prendre le contour Sans aucun détour De la flamme flamenco
Recueil : NC
Kundalini
Dans la ferveur de l’union Cette communion De nos amours vibratoires La mystérieuse effusion En lente ascension Vertébrale ondulatoire Enveloppe à profusion Notre collusion D’un voile divinatoire
Recueil : NC
Naga
Dans ton triangle sismal Au poison létal Qui se love en sa puissance ? Quel naga imaginal Serpent abyssal Dressera sa virulence ? Quelle femme espérale Au coeur éthéral Tournera la roue d’aimance ?
Recueil : NC
Spanda
Source de toute efficience En magnificence Le chant du frémissement Surgit en sa résonance Comme récompense D’un poème ahurissant D’un fol coramcor d’aimance Dans l’extravagance : Vibration du saisissement
Recueil : NC
Spiritueux
Deux corps en leur oraison Dans la véraison C’est l’éternité étreinte Deux âmes en pâmoison Par haute saison C’est l’éternité atteinte Ce coramcor en fusion Dans son effusion Exalte son goût d’absinthe
Recueil : NC
Tempo Rubato
Le rythme de la mélodie Est allégorie De l’amoureuse vibration Quand ses multiples coloris Avec l’euphorie D’un rubato toute en émotion Dans une poussée agogique Fort mystagogique Créent un jeu de divination
Recueil : NC