Biographie de Joachim du Bellay (1522-1560)
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Joachim du Bellay - Le résumé de sa vie
Joachim du Bellay naît aux alentours de 1522 à Liré en Anjou, dans le château de la Turmelière.
Issu d'une famille noble, il devient très tôt orphelin, et on le confie à son frère René.
Mais celui-ci décède à son tour et Joachim se trouve chargé de la tutelle de son neveu
ainsi que d’une succession embarrassée. Il en tombe malade et ce fut cette maladie qui décida
de sa vocation.
Renonçant à la politique et aux armes dans lesquelles plusieurs membres de sa famille s’étaient
illustrés, il résolut de chercher la gloire dans les lettres. Ainsi à l'université de Poitiers,
il rencontre Pierre de Ronsard et leur amitié va durer des années. Dès lors ils seront avec Baïf
les membres les plus actifs de la Pléiade et engagés dans le grand mouvement littéraire
du milieu du XVIe siècle. Joachim produira quelques chefs-d'oeuvre.
Mais hélas, suite à son voyage à Rome vers 1553, comme intendant de la maison de son oncle Cardinal,
il revînt en France quatre ans plus tard, sourd et vieilli avant l’âge. Cela hâta sa fin et il mourut
au moment où il allait être nommé à l’archevêché de Bordeaux.
L'Histoire de Joachim du Bellay
Il était fils de Jean du Bellay, sieur de Gonnor, capitaine de quarante hommes
d’armes et gouverneur de Brest, et de Renée Chabot, dame de Liré et de la Turmelière. Son père était cousin
germain de Guillaume, Martin, Jean et René du Bellay […]. Il n’était donc que le neveu à la mode de Bretagne
du cardinal Jean du Bellay qui l’amena à Rome. Il perdit ses parents d’assez bonne heure et se trouva
ensuite sous la tutelle de son frère aîné René qui avait hérité de la terre de Gonnor tandis que lui-même
avait eu celle de Liré. René du Bellay étant mort jeune, Joachim se trouva à son tour chargé des difficultés
de la tutelle de son neveu qu’aggravaient encore les soucis d’une succession embarrassée. Il en tomba malade
et ce fut cette maladie qui décida de sa vocation. Renonçant à la politique et aux armes dans lesquelles
plusieurs membres de sa famille s’étaient illustrés, il résolut de chercher la gloire uniquement dans les
lettres. L’université de Poitiers, alors une des plus célèbres de France, l’attira et il y rencontra
Ronsard et Baïf. Dès lors il fut un des membres de la Pléiade et engagé dans le grand mouvement littéraire
du milieu du XVIe siècle. Il avait publié plusieurs ouvrages quand le cardinal Jean du Bellay l’appela
à Rome pour en faire l’intendant de sa maison, vers 1553. Il y resta quatre ans. Diverses causes
restées obscures, mais plus probablement une intrigue amoureuse avec une noble romaine, le firent revenir
en France en 1557. À son retour, son cousin Eustache du Bellay le nomma chanoine de Notre-Dame de Paris.
Mais il était parti de Rome brouillé avec son parent le cardinal; deux autres de ses protecteurs, Henri
II et la reine de Navarre, moururent; enfin la princesse Marguerite de France quitta la cour pour aller
régner en Savoie. Lui-même était devenu sourd et avait vieilli avant l’âge. Toutes ces causes hâtèrent sa
fin et il mourut, âgé d’environ trente-huit ans, au moment où il allait être nommé à l’archevêché de
Bordeaux.
Les Œuvres de Joachim du Bellay
D’après Sainte-Beuve, son premier ouvrage aurait été un recueil de poésies, dédiées à la princesse
Marguerite, sœur de Henri II, et parues en 1549. Ce serait pour ce livre qu’il aurait fait en secret
des emprunts à Ronsard, acte que leur amitié persistante semble démentir absolument. La Défense et
Illustration de la langue française, qui parut le 5 ou le 15 février 1550 sous les simples initiales
I. D. A. B., fut le manifeste de la nouvelle école. Elle est divisée en deux livres. Le premier, qui
comprend douze chapitres, est consacré à la défense de la langue française; le second est une sorte
de portrait idéal du poète tel que le comprenaient les novateurs.
Écrit avec chaleur et très juste dans beaucoup de ses parties, ce livre eut une grande influence bien
que l’école de Marot ait répondu à ses théories par le Quintil Horatian de Charles Fontaines.
L’Olive le suivit de près et parut probablement en octobre de la même année. C’est un recueil
de sonnets amoureux, forme poétique, née en Provence, puis développée en Italie d’où du Bellay la rapporta.
Les uns ont prétendu que l’héroïne du livre était une maîtresse imaginaire, les autres qu’Olive
était l’anagramme de son véritable nom Viole. Nous pencherions plutôt pour cette dernière hypothèse
que semble justifier le fait que les du Bellay connaissaient une famille Viole. En 1653, en effet, ce fut
en faveur d’un Guillaume Viole qu’Eustache du Bellay se démit de son évêché de Paris. Trois ans après
le retour de Rome de Joachim du Bellay parurent ses Jeux rustiques (1558, 1ère édition) et ses
Regrets. Ces derniers coururent d’abord manuscrits, puis furent imprimés à Paris, chez Frédéric
Morel, en un volume in-4 (1558). Une nouvelle édition de ces deux recueils, qui sont certainement
l’ouvrage le plus parfait de Du Bellay, a été donnée récemment (Paris, 1876). Elle comprend huit
sonnets nouveaux découverts par M. Paulin Paris dans un exemplaire qui avait appartenu à la
bibliothèque du Roi et publiés par M. A. de Montaiglon. Joachim du Bellay a encore laissé des lettres
et des œuvres latines. Les dernières forment deux recueils : 1. Joachimi Bellaii Andini poematum
libri quatuor. Parisiis, apud Federicum Morellum (1558); 2. Joachimi Bellaii Andini Poetae
clarissimi Xenia sev illustrium quorumdam nominum allusiones (Paris, 1569). L’ensemble des
poésies latines de Du Bellay a été recueilli dans les Deliciae Poetarum Gallorum publiés
en 1609 par Ranutius Grehus (Gruter). Les œuvres de Joachim du Bellay ont été souvent réimprimées.
[…]
Joachim du Bellay : La Critique
Poète délicat et quelquefois puissant, du Bellay est presque toujours facile, et il a su éviter
le pédantisme où sont tombés quelques-uns de ses amis de la Pléiade, Baïf en particulier.
Nous ne pouvons d’ailleurs mieux faire que de nous rallier au jugement si sûr et si fin
qu’a porté sur lui Sainte-Beuve. « Des images, dit-il, de l’énergie, de la dignité, du sentiment,
telles sont les qualités jusque-là inconnues qu’on distingue en lui quelquefois et dont les vestiges
révèlent un poète… sa facilité le sauve de l’enflure pédantesque… Du Bellay a composé des poésies
lyriques où se rencontrent beaucoup de strophes d’un ton élevé et soutenu… Mais c’est surtout par
la grâce et la douceur qu’il paraît exceller, ainsi que l’avaient bien senti ses contemporains en
le surnommant l’Ovide français… Novateur en poésie, il le fut avec autant de talent et plus de mesure
qu’aucun de ses contemporains ».
Louis Farges
Présentée par Stéphen Moysan.
Les Poèmes de A à Z
- Ce brave qui se croit, pour un jaque de maille
- Ce n’est l’ambition, ni le soin d’acquérir
- Ce n’est le fleuve Thusque au superbe rivage
- Ce rusé Calabrais tout vice, quel qu’il soit
- Cent fois plus qu’à louer on se plaît à médire
- Cependant que Magny suit son grand Avanson
- Cependant que la Cour mes ouvrages lisait
- Cependant que tu dis ta Cassandre divine
- C’est ores, mon Vineus, mon cher Vineus, c’est ore
- C’était ores, c’était qu’à moi je devais vivre
- Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront
- Comme le champ semé en verdure foisonne
- Comme le marinier, que le cruel orage
- Comte, qui ne fis onc compte de la grandeur
- J’aime la liberté, et languis en service
- Je hais du Florentin l’usurière avarice
- Je hais plus que la mort un jeune casanier
- Je me ferai savant en la philosophie
- Je ne commis jamais fraude ni maléfice
- Je ne découvre ici les mystères sacrés
- Je ne te conterai de Bologne et Venise
- Je ne veux feuilleter les exemplaires Grecs
- Je ne veux point fouiller au sein de la nature
- Je n’écris point d’amour, n’étant point amoureux
- Nature est aux bâtards volontiers favorable
- Ne lira-t-on jamais que ce dieu rigoureux ?
- Ne pense, Robertet, que cette Rome-ci
- Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines
- Ne t’ébahis, Ronsard, la moitié de mon âme
- Ne t’émerveille point que chacun il méprise
- N’étant, comme je suis, encore exercité
- N’étant de mes ennuis la fortune assouvie
- Nous ne faisons la cour aux filles de Mémoire
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome
- Quand je te dis adieu, pour m’en venir ici
- Quand je vais par la rue, où tant de peuple abonde
- Que ferai-je, Morel ? Dis-moi, si tu l’entends
- Quel est celui qui veut faire croire de soi
- Qu’heureux tu es, Baïf, heureux, et plus qu’heureux
- Qui est ami du coeur est ami de la bourse
- Quiconque, mon Bailleul, fait longuement séjour
- Si Pirithois ne fût aux enfers descendu
- Si après quarante ans de fidèle service
- Si celui qui s’apprête à faire un long voyage
- Si je monte au Palais, je n’y trouve qu’orgueil
- Si l’importunité d’un créditeur me fâche
- Si notre vie est moins qu’une journée
- Si onques de pitié ton âme fut atteinte
- Si par peine et sueur et par fidélité
- Si pour avoir passé sans crime sa jeunesse
- Si tu ne sais, Morel, ce que je fais ici
- Sortons, Dilliers, sortons, faisons place à l’envie