Alicante
Une orange sur la table Ta robe sur le tapis Et toi dans mon lit Doux présent du présent Fraîcheur de la nuit Chaleur de ma vie.
Paroles
Barbara
Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là Et tu marchais souriante Épanouie ravie ruisselante Sous la pluie Rappelle-toi Barbara Il pleuvait sans cesse sur Brest Et je t'ai croisée rue de Siam Tu souriais Et moi je souriais de même Rappelle-toi Barbara Toi que je ne connaissais pas Toi qui ne me connaissais pas Rappelle-toi Rappelle-toi quand même jour-là N'oublie pas Un homme sous un porche s'abritait Et il a crié ton nom Barbara Et tu as couru vers lui sous la pluie Ruisselante ravie épanouie Et tu t'es jetée dans ses bras Rappelle-toi cela Barbara Et ne m'en veux pas si je te tutoie Je dis tu à tous ceux que j'aime Même si je ne les ai vus qu'une seule fois Je dis tu à tous ceux qui s'aiment Même si je ne les connais pas Rappelle-toi Barbara N'oublie pas Cette pluie sage et heureuse Sur ton visage heureux Sur cette ville heureuse Cette pluie sur la mer Sur l'arsenal Sur le bateau d'Ouessant Oh Barbara Quelle connerie la guerre Qu'es-tu devenue maintenant Sous cette pluie de fer De feu d'acier de sang Et celui qui te serrait dans ses bras Amoureusement Est-il mort disparu ou bien encore vivant Oh Barbara Il pleut sans cesse sur Brest Comme il pleuvait avant Mais ce n'est plus pareil et tout est abimé C'est une pluie de deuil terrible et désolée Ce n'est même plus l'orage De fer d'acier de sang Tout simplement des nuages Qui crèvent comme des chiens Des chiens qui disparaissent Au fil de l'eau sur Brest Et vont pourrir au loin Au loin très loin de Brest Dont il ne reste rien.
Paroles
Chanson de l'oiseleur
L'oiseau qui vole si doucement L'oiseau rouge et tiède comme le sang L'oiseau si tendre l'oiseau moqueur L'oiseau qui soudain prend peur L'oiseau qui soudain se cogne L'oiseau qui voudrait s'enfuir L'oiseau seul et affolé L'oiseau qui voudrait vivre L'oiseau qui voudrait chanter L'oiseau qui voudrait crier L'oiseau rouge et tiède comme le sang L'oiseau qui vole si doucement C'est ton coeur jolie enfant Ton coeur qui bat de l'aile si tristement Contre ton sein si dur si blanc.
Paroles
Complainte du fusillé
Ils m'ont tiré au mauvais sort par pitié J'étais mauvaise cible le ciel était si bleu Ils ont levé les yeux en invoquant leur dieu Et celui qui s'est approché seul sans se hâter tout comme eux un petit peu a tiré à côté à côté du dernier ressort à la grâce des morts à la grâce de dieu. Ils m'ont tiré au mauvais sort par les pieds et m'ont jeté dans la charrette des morts des morts tirés des rangs des rangs de leur vivant numéroté leur vivant hostile à la mort Et je suis là près d'eux vivant encore un peu tuant le temps de mon mal tuant le temps de mon mieux.
Fatras
Déjeuner du matin
Il a mis le café Dans la tasse Il a mis le lait Dans la tasse de café Il a mis le sucre Dans le café au lait Et il a reposé la tasse Sans me parler Il a allumé Une cigarette Il a fait des ronds Avec la fumée Il a mis les cendres Dans le cendrier Sans me parler Sans me regarder Il s'est levé Il a mis Son chapeau sur sa tête Il a mis Son manteau de pluie Parce qu'il pleuvait Et il est parti Sous la pluie Sans une parole Sans me regarder Et moi j'ai pris Ma tête dans ma main Et j'ai pleuré.
Paroles
Immense et Rouge
Immense et rouge Au-dessus du Grand Palais Le soleil d'hiver apparaît Et disparaît Comme lui mon coeur va disparaître Et tout mon sang va s'en aller S'en aller à ta recherche Mon amour Ma beauté Et te trouver Là où tu es.
Paroles
Le cancre
Il dit non avec la tête Mais il dit oui avec le coeur Il dit oui à ce qu’il aime Il dit non au professeur Il est debout On le questionne Et tous les problèmes sont posés Soudain le fou rire le prend Et il efface tout Les chiffres et les mots Les dates et les noms Les phrases et les pièges Et malgré les menaces du maître Sous les huées des enfants prodiges Avec des craies de toutes les couleurs Sur le tableau noir du malheur Il dessine le visage du bonheur.
Paroles
Le temps perdu
Devant la porte de l'usine le travailleur soudain s'arrête le beau temps l'a tiré par la veste et comme il se retourne et regarde le soleil tout rouge tout rond souriant dans son ciel de plomb il cligne de l'œil familièrement Dis donc camarade Soleil tu ne trouves pas que c'est plutôt con de donner une journée pareille à un patron ?
Paroles
Les enfants qui s'aiment
Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout Contre les portes de la nuit Et les passants qui passent les désignent du doigt Mais les enfants qui s'aiment Ne sont là pour personne Et c'est seulement leur ombre Qui tremble dans la nuit Excitant la rage des passants Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit Bien plus haut que le jour Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour.
Spectacle
Les feuilles mortes
Oh, je voudrais tant que tu te souviennes, Des jours heureux quand nous étions amis, Dans ce temps là, la vie était plus belle, Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Tu vois je n'ai pas oublié. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi, Et le vent du nord les emporte, Dans la nuit froide de l'oubli. Tu vois, je n'ai pas oublié, La chanson que tu me chantais... C'est une chanson, qui nous ressemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Nous vivions, tous les deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Et la vie sépare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit. Et la mer efface sur le sable, Les pas des amants désunis. Nous vivions, tous les deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Et la vie sépare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit. Et la mer efface sur le sable, Les pas des amants désunis... Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi Mais mon amour silencieux et fidèle Sourit toujours et remercie la vie Je t'aimais tant, tu étais si jolie, Comment veux-tu que je t'oublie ? En ce temps-là, la vie était plus belle Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui Tu étais ma plus douce amie Mais je n'ai que faire des regrets Et la chanson que tu chantais Toujours, toujours je l'entendrai !
Soleil de nuit
Pater noster
Notre Père qui êtes aux cieux Restez-y Et nous nous resterons sur la terre Qui est quelquefois si jolie Avec ses mystères de New York Et puis ses mystères de Paris Qui valent bien celui de la Trinité Avec son petit canal de l'Ourcq Sa grande muraille de Chine Sa rivière de Morlaix Ses bêtises de Cambrai Avec son Océan Pacifique Et ses deux bassins aux Tuilleries Avec ses bons enfants et ses mauvais sujets Avec toutes les merveilles du monde Qui sont là Simplement sur la terre Offertes à tout le monde Éparpillées Émerveillées elles-mêmes d'être de telles merveilles Et qui n'osent se l'avouer Comme une jolie fille nue qui n'ose se montrer Avec les épouvantables malheurs du monde Qui sont légion Avec leurs légionnaires Aves leur tortionnaires Avec les maîtres de ce monde Les maîtres avec leurs prêtres leurs traîtres et leurs reîtres Avec les saisons Avec les années Avec les jolies filles et avec les vieux cons Avec la paille de la misère pourrissant dans l'acier des canons.
Paroles
Un beau matin
Il n'avait peur de personne Il n'avait peur de rien Mais un matin un beau matin Il croit voir quelque chose Mais il dit Ce n'est rien Et il avait raison Avec sa raison sans nul doute Ce n' était rien Mais le matin ce même matin Il croit entendre quelqu'un Et il ouvrit la porte Et il la referma en disant Personne Et il avait raison Avec sa raison sans nul doute Il n'y avait personne Mais soudain il eut peur Et il comprit qu'Il était seul Mais qu'Il n'était pas tout seul Et c'est alors qu'il vit Rien en personne devant lui.
Histoires
Vous allez voir ce que vous allez voir
Une fille nue nage dans la mer Un homme barbu marche sur l'eau Où est la merveille des merveilles Le miracle annoncé plus haut ?
Paroles