Éternels Éclairs

Recueils de Sully Prudhomme (1839-1907)


« Quand Sully Prudhomme se vit décerner le prix Nobel, il éprouva, sous la clarté crue et subite d’une extraordinaire publicité, l’effroi d’un méditatif dérangé dans son isolement.

Il avait dit à « ses amis inconnus » :

Pour vous je me fais juste et noble sans mentir
Dans un rêve où la vie est plus conforme à l’âme.

En définissant ainsi sa propre poésie, il nous la désignait comme trop pure et trop belle pour la popularité. Sa Muse n’a jamais coudoyé personne sur le pavé de nos rues. Elle ne se plaît qu’en ces jardins symboliques que peignit un Puvis de Chavannes ; elle y marche lente et rythmique, en robe souple et transparente, et sa forme aux chastes contours n’inspire que des désirs d’âme. »
Jean Aicard
}