Recueil pour la France
Stéphen Moysan

Les temps sont sombres, Les hommes sont aveuglés, Ils se bandent les yeux Pour ne pas voir l’obscurité. Oui ! Les temps sont noirs, Il faut chanter l’espoir ! Ils pulvérisent des discours de haine Qui font pousser tristesse.

Tant de leçons apprises Pour si peu de retenues, Ainsi - les temps passés Offrent un présent au futur, Tant de batailles perdues Pour quelques victoires, Gardons ça en mémoire L’oubli fait partie de l’Histoire.

À l’exploit solitaire Je préfère la réussite solidaire, Confronter le réel à l’illusion, Me nourrir de la raison. J’ai faim de liberté, J’ai soif du partage de nos différences, Et quand j’entends leurs chants, Je veux offrir mon cœur en miettes aux oiseaux.

Elle l’attendait, Leur amour n’était pas imparfait, Il était inconjugable Au passé. Il l’a rejointe La fleur au fusil Sur la rue de la Paix Pour finir en boulet de canon.

Prenant la route de l’écriture Pour faire des kilomètres de poésie, Son destin s’accélère Et ses vers défilent, Les mots à la queue leu leu Se suivent jusqu’au bouchon d’idées, Alors le poète s’arrête En panne des sens.

À ceux qui attisent la haine Et une peur bleue Qui fait rire jaune Pour finir vert de rage, Qui disent de la merde, Rouges de colère Une rose à la main, Tout n’est pas blanc ou noir.

France, t’en souviens-tu ? Nous étions armés d’idées Que les cœurs embrassent Bien heureux de n’être pas trop sages. Nous défilions dans la rue En chantant : Liberté, égalité, fraternité, Et même si les flics nous haïssaient, C’était le temps de s’aimer.

Donner de l’amour, De la joie, de la chaleur, Echanger avec plaisir, Un regard, un sourire, Dévoiler son cœur, À l’ami, à l’étranger, C’est boire une liqueur Qui rend ivre de bonheur.