Sur mon chemin
C'était en été, nous allions près du soleil à la Rochelle. Curieuse de nature, ne sachant que trop peu rester en place, j'effectuais des recherches pour une amie courageuse tant dans sa force d'avoir quitté tout ses repères afin de vivre l'aventure du social en île de France. Je suis sculpteure, et mes mains non plus ne restent pas en place, alors je lui ai fait un petit cadeau. Je sais comme la terre, lieu de sa naissance, lui manquait, c'est une histoire de climat, de relation, d'atmosphère. Alors j'ai eu envie de mettre du texte en bas d'un tableau qui pouvait instantanément la reconnecter à sa terre natale. Je cherche donc en flânant sur la toile un poème. Je me retrouve bouleversée par les mots que je lis. Deuxième choc, je croyais que ces mots étaient un ancien poème, quelle surprise quand je comprends que cet auteur, artiste, poète, est vivant ! Il fait partie de mon époque, c'était la première fois que j'éprouvais une émotion pour un poème contemporain. Les poètes que j'ai aimé son Rimbaud, Baudelaire, Rilke, de grandes références, mais percevoir autant de sensibilité m'a complètement retournée. Émue par la profondeur de ton poème, je t'ai envoyé un message pour partager avec toi cette unité qui m'a emmené directement là où j'avais été éprouvée, dans un endroit sensible que l'on appelle aussi la beauté. L'énigme qui constitue l'homme, l'anime, et le pousse inlassablement vers l'avant. Avec la sculpture, l'artiste qui fait son chef d’œuvre sait que dans ce marbre réside un enchantement, qui, une fois dévoilé s'infiltre dans votre intimité. Avec le tableau, qui peint l’harmonie, tous vos sens sont captés, turbulences d'un ciel étoilé qui vous donne le vertige à vous faire perdre vos repères, si ce n'est la raison. La poésie, comme un éclair, d'ailleurs nom incroyable de ton blog, qui exprime pour moi ce qui s'est littéralement passé cet été là sur la route. L'alchimie de ta plume a percuté ma pensée, pour me toucher là où tes mots relient ce que j’éprouvais pour mon amie. Une lumière, une décharge, la trajectoire que poursuivait ton poème m'avait troublé. Quel est ton secret ? Tu as dû te connecter au monde pour entendre mes pensées, c'est peut-être le chemin qu'emprunte les poètes. Ils écoutent secrètement les fleurs leur raconter des histoires ou le vent faire des confidences sur les détresses résilientes, la renaissance des âmes solitaires qui s'unissent ? Le temps, l'amour, la peur, toi tu en fais des phrases créatrices qui permettent à la lecture d'enclencher un mécanisme qui nous fait prendre de la légèreté et s'élever. Cette forme d'expression est en continuel mouvement, la mode, le style, la forme. L'art dans toutes ces formes me prouve encore une fois, qu'il trouve toujours le moyen de nous contacter pour se faire entendre, voir, ou ressentir. Elle a également permis à mon expression artistique de me comprendre et me révéler. Tu m'a procuré avec tes mots un ressenti fort et subtil qui m'a fait vibrer. Comme un réflexe qui s'est connecté à ma joie, et une fois celle-ci allumée, elle ne peut plus s'éteindre. La destination atteinte ? elle se métamorphose avec celle ou celui qui l'accueille, et elle se fond en nous. On ne peut plus faire comme si on ne s'était jamais rencontré. L'expression artistique laisse son empreinte modifiant pour toujours notre vision du monde et de l'avenir. J'ai été touchée par ton livre « Bon cœur et mauvais sang » qui aborde tes épreuves comme on aborde un poème, dans lequel tu livres avec pudeur et sincérité les confidences qui éclairent sur ton parcours.
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