Baiser
Quand ton col de couleur rose
Se donne à mon embrassement
Et ton oeil languit doucement
D’une paupière à demi close,
Mon âme se fond du désir
Dont elle est ardemment pleine
Et ne peut souffrir à grand’peine
La force d’un si grand plaisir.
Puis, quand s’approche de la tienne
Ma lèvre, et que si près je suis
Que la fleur recueillir je puis
De ton haleine ambroisienne,
Quand le soupir de ces odeurs
Où nos deux langues qui se jouent
Moitement folâtrent et nouent,
Eventent mes douces ardeurs,
Il me semble être assis à table
Avec les dieux, tant je suis heureux,
Et boire à longs traits savoureux
Leur doux breuvage délectable.
Si le bien qui au plus grand bien
Est plus prochain, prendre ou me laisse,
Pourquoi me permets-tu, maîtresse,
Qu’encore le plus grand soit mien ?
As-tu peur que la jouissance
D’un si grand heur me fasse dieu ?
Et que sans toi je vole au lieu
D’éternelle réjouissance ?
Belle, n’aie peur de cela,
Partout où sera ta demeure,
Mon ciel, jusqu’à tant que je meure,
Et mon paradis sera là.
N.C
Du même auteur
Les Poèmes de Joachim du Bellay de A à Z

- Ce brave qui se croit, pour un jaque de maille
- Ce n’est l’ambition, ni le soin d’acquérir
- Ce n’est le fleuve Thusque au superbe rivage
- Ce rusé Calabrais tout vice, quel qu’il soit
- Cent fois plus qu’à louer on se plaît à médire
- Cependant que Magny suit son grand Avanson
- Cependant que la Cour mes ouvrages lisait
- Cependant que tu dis ta Cassandre divine
- C’est ores, mon Vineus, mon cher Vineus, c’est ore
- C’était ores, c’était qu’à moi je devais vivre
- Ceux qui sont amoureux, leurs amours chanteront
- Comme le champ semé en verdure foisonne
- Comme le marinier, que le cruel orage
- Comte, qui ne fis onc compte de la grandeur

- J’aime la liberté, et languis en service
- Je hais du Florentin l’usurière avarice
- Je hais plus que la mort un jeune casanier
- Je me ferai savant en la philosophie
- Je ne commis jamais fraude ni maléfice
- Je ne découvre ici les mystères sacrés
- Je ne te conterai de Bologne et Venise
- Je ne veux feuilleter les exemplaires Grecs
- Je ne veux point fouiller au sein de la nature
- Je n’écris point d’amour, n’étant point amoureux

- Nature est aux bâtards volontiers favorable
- Ne lira-t-on jamais que ce dieu rigoureux ?
- Ne pense, Robertet, que cette Rome-ci
- Ne pense pas, Bouju, que les nymphes latines
- Ne t’ébahis, Ronsard, la moitié de mon âme
- Ne t’émerveille point que chacun il méprise
- N’étant, comme je suis, encore exercité
- N’étant de mes ennuis la fortune assouvie
- Nous ne faisons la cour aux filles de Mémoire
- Nouveau venu, qui cherches Rome en Rome

- Quand je te dis adieu, pour m’en venir ici
- Quand je vais par la rue, où tant de peuple abonde
- Que ferai-je, Morel ? Dis-moi, si tu l’entends
- Quel est celui qui veut faire croire de soi
- Qu’heureux tu es, Baïf, heureux, et plus qu’heureux
- Qui est ami du coeur est ami de la bourse
- Quiconque, mon Bailleul, fait longuement séjour

- Si Pirithois ne fût aux enfers descendu
- Si après quarante ans de fidèle service
- Si celui qui s’apprête à faire un long voyage
- Si je monte au Palais, je n’y trouve qu’orgueil
- Si l’importunité d’un créditeur me fâche
- Si notre vie est moins qu’une journée
- Si onques de pitié ton âme fut atteinte
- Si par peine et sueur et par fidélité
- Si pour avoir passé sans crime sa jeunesse
- Si tu ne sais, Morel, ce que je fais ici
- Sortons, Dilliers, sortons, faisons place à l’envie