Éternels Éclairs


La Bonne Chanson XII

Va, chanson, à tire-d’aile
Au-devant d’elle, et dis-lui
Bien que dans mon cœur fidèle
Un rayon joyeux a lui,

Dissipant, lumière sainte,
Ces ténèbres de l’amour :
Méfiance, doute, crainte,
Et que voici le grand jour !

Longtemps craintive et muette,
Entendez-vous ? la gaîté
Comme une vive alouette
Dans le ciel clair a chanté.

Va donc, chanson ingénue,
Et que, sans nul regret vain,
Elle soit la bienvenue
Celle qui revient enfin.

— Paul Verlaine,
La Bonne Chanson

Du même auteur

Les Poèmes de Paul Verlaine de A à Z

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