Éternels Éclairs


L’Allée

Fardée et peinte comme au temps des bergeries,
Frêle parmi les nœuds énormes de rubans,
Elle passe, sous les ramures assombries,
Dans l’allée où verdit la mousse des vieux bancs,
Avec mille façons et mille afféteries
Qu’on garde d’ordinaire aux perruches chéries.
Sa longue robe à queue est bleue, et l’éventail
Qu’elle froisse en ses doigts fluets aux larges bagues
S’égaie en des sujets érotiques, si vagues
Qu’elle sourit, tout en rêvant, à maint détail.
- Blonde en somme. Le nez mignon avec la bouche
Incarnadine, grasse et divine d’orgueil
Inconscient. - D’ailleurs, plus fine que la mouche
Qui ravive l’éclat un peu niais de l’œil.

— Paul Verlaine,
Fêtes Galantes

Du même auteur

Les Poèmes de Paul Verlaine de A à Z

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