Éternels Éclairs


Chants lyriques de Saül

Je répandrai mon âme au seuil du sanctuaire !
Seigneur, dans ton nom seul je mettrai mon espoir ;
Mes cris t'éveilleront, et mon humble prière
S'élèvera vers toi, comme l'encens du soir !

Dans quel abaissement ma gloire s'est perdue !
J'erre sur la montagne ainsi qu'un passereau ;
Et par tant de rigueurs mon âme confondue,
Mon âme est devant toi, comme un désert sans eau.

Pour mes fiers ennemis ce deuil est une fête.
Ils se montrent, Seigneur, ton Christ humilié.
Le voilà, disent-ils : ses dieux l'ont oublié ;
Et Moloch en passant a secoué la tête
Et souri de pitié !

— Alphonse de Lamartine,
Méditations poétiques

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