Verger (I)
Peut-être que si j'ai osé t'écrire,
langue prêtée, c'était pour employer
ce nom rustique dont l'unique empire
me tourmentait depuis toujours : Verger.
Pauvre poète qui doit élire
pour dire tout ce que ce nom comprend,
un à peu près trop vague qui chavire,
ou pire : la clôture qui défend.
Verger : ô privilège d'une lyre
de pouvoir te nommer simplement ;
nom sans pareil qui les abeilles attire,
nom qui respire et attend ...
Nom clair qui cache le printemps antique,
tout aussi plein que transparent,
et qui dans ses syllabes symétriques
redouble tout et devient abondant.
Vergers
Du même auteur
Les Poèmes de Rainer Maria Rilke de A à Z

- C'est le paysage longtemps
- C'est pour t'avoir vue
- C'est presque l'invisible qui luit
- C'est qu'il nous faut consentir
- Ce soir mon coeur fait chanter
- Cela ne te donne-t-il pas le vertige
- Cette lumière peut-elle
- Chemins qui ne mènent nulle part
- Combien a-t-on fait aux fleurs
- Combien de ports pourtan
- Comme tel qui parle de sa mère
- Comme un verre de Venise
- Comment encore reconnaître
- Contrée ancienne
- Corne d'abondance