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Biographie de Lucian Freud (1922-2011)

Lucian Freud
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Lucian Freud - Le résumé de sa vie

Lucian Freud naît le 8 décembre 1922 à Berlin. Son père, l'architecte Ernst Freud (1892-1970), est le plus jeune fils de Sigmund Freud. En 1934, pour échapper à l'antisémitisme nazi, Ernst Freud emmène sa famille à Londres. Il a deux frères, Stephen Freud (1921), et sir Clement Freud (1924-2009). En 1938, suite à l'Anschluss, Sigmund Freud les y rejoint (les quatre sœurs de ce dernier – octogénaires – resteront à Vienne et mourront en camp de concentration).

Après ses études secondaires, Lucian entre en 1938–1939 à la Central School of Arts and Crafts de Londres. De 1939 à 1941, il suit les cours de Cedric Morris à l'East Anglian School of Painting and Drawing à Dedham. Il est alors mobilisé dans la marine marchande puis démobilisé après trois mois de mer.

De 1942 à 1943 il étudie à temps partiel au Goldsmith's College à Londres. En 1943, il illustre les poèmes de Nicholas Moore. Il expose, pour la première fois, à la galerie Lefèvre à Londres en 1944. Sa peinture est alors influencée par le surréalisme : en témoigne le tableau énigmatique The Painter's Room. Déjà, « l'univers personnel de Freud y est représenté : la fenêtre, la plante, l'animal, tous les éléments de son œuvre sont en place ».

En 1946, Freud visite Paris et la Grèce. Il reviendra très régulièrement à Paris pour rendre visite à Picasso et à Giacometti.

En 1948, il épouse la fille du sculpteur Jacob Epstein, Kitty Garman. C'est son premier mariage. Il divorce puis se remarie et divorce pour la deuxième fois. Lucian Freud a eu de nombreux enfants légitimes, une quinzaine, dont la designer de mode Bella Freud (née en 1961), l'écrivain Esther Freud, l'artiste Jane Mc Adam Freud (née en 1958) ou encore Noah Woodman, entre autres.

À partir des années 1960, son style à la fois brutal et réaliste se forge avec comme thèmes privilégiés les portraits de ses amis, mais aussi des commandes, des grands nus vus comme écrasés par la vision de l'artiste, des portraits de chevaux et de chiens. Il est alors proche de Francis Bacon, Frank Auerbach, Kossof, Andrews, etc..., amis avec qui il forme ce que l'on appellera l'« École de Londres » – groupe auquel sera consacrée une exposition, en 1998–1999, au musée Maillol.

Il décède dans la nuit du 20 au 21 juillet 2011, dans sa résidence de Londres.

La reconnaissance

Le talent de Freud est reconnu à partir des années 1970–1980 avec, en 1974, l'exposition rétrospective de ses œuvres à la Hayward Gallery de Londres, puis, en 1982, avec la publication de la première monographie consacrée à son œuvre par Lawrence Gowing.

La première grande exposition itinérante de son œuvre a lieu en 1987-1988 (Washington, Paris, Londres, Berlin). Après l'exposition de l'École de Londres suivent, en 2002, l'exposition de la Tate Britain, celle de la fondation La Caixa Barcelona, celle du Musée d'art contemporain de Los Angeles.

En 2005 a lieu une importante rétrospective de son œuvre à Venise.

En 2010 – Lucian Freud a 88 ans – est présentée à Paris l'exposition « Lucian Freud - L'Atelier », au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, plus de vingt ans après la première rétrospective que lui avait consacrée le Centre, en 1987.

Présentation de l'œuvre

L'œuvre de Lucian Freud est divisée en plusieurs périodes : une première période aux compositions surréalistes ; puis une période réaliste dite « néo-romantique », où apparaissent les portraits dans une texture légère ; enfin la période de maturité, qui a fait la réputation de l'artiste. Peints dans une texture épaisse, dans des tons bruns, gris et blancs, les portraits apparaissent souvent comme vus avec une acuité particulière qui ne veut cacher aucun détail, en particulier du visage, du modèle scruté. Peints sur le vif, ils sont repris de nombreuses fois.

Les modèles nus sont vus dans des ateliers désolés – en fait l'appartement vide où travaille le peintre –, sur des lits ou des sofas défoncés dans des poses inhabituelles et avec des attitudes crues. Aucun détail n'est caché. L'éclairage de la scène est souvent électrique, et on remarque des « coups de blanc » sur les chairs des modèles peints qui renforcent la sensation d'éclairage artificiel. Freud parle d'une « déformation particulière » qu'il obtient par sa façon de travailler et d'observer.

Il faut reconnaître aussi que, pour ses détracteurs, le style particulier de Freud choque par l'aspect caricatural, presque morbide de certaines de ses œuvres.

Peintre, Freud est également graveur. On lui doit une œuvre gravée sur cuivre abondante, en noir et blanc, et qui reprend et réinterprète les thèmes de sa peinture.

Biographie Wikipédia. Présentée par Stéphen Moysan.

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