Éternels Éclairs

Bienvenue à qui aime la Poésie

« Il faut être voyant, se faire voyant. Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d'amour, de souffrance, de folie ; il les cherche en lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n'en garder que les quintessences. Ineffable torture où il a besoin de toute la foi, de toute la force surhumaine, où il devient entre tous : le grand malade, le grand criminel, le grand maudit, — et le suprême Savant ! Car il arrive à l'inconnu ! Puisqu'il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu'aucun ! Il arrive à l'inconnu, et quand, affolé, il finirait par perdre l'intelligence de ses visions, il les a vues ! Qu'il crève dans son bondissement par les choses inouïes et innommables : viendront d'autres horribles travailleurs ; ils commenceront par les horizons où l'autre s'est affaissé ! »

— Arthur Rimbaud,
Extrait de la Lettre du voyant

Stéphen Moysan

Mes yeux font tomber la pluie Qui s’abat en torrents sur mes joues, Tout ce que j’ai dit n’est que du vent, Poussière de mes vanités, Entre envie du néant et du sublime J’ai le virus du chagrin de ce monde Et vain est mon espoir de guérison, Quand l’intelligence se vend à bas prix, Les hommes préfèrent jouer les imbéciles.

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