Éternels Éclairs

Poésie contemporaine : En route vers l'horizon
Stéphen Moysan

Wassily Kandinsky : Composition n°6

2012, 2016 et Nov-Dec 2017

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Ballade

Longue marche Sans que le ciel Ne bouge. Aller pieds nus Sur les rochers Un danger agréable. Au bord de l’eau Poussent des fleurs Sur les maillots de bain.

— Stéphen Moysan
En route vers l'horizon

Début de l’été

Fatigués du métro Ils s’entassent Sur la plage. Le chant des sirènes N’attire Que des naufragés. Une foule allongée En code barre Le prix des vacances.

— Stéphen Moysan
En route vers l'horizon

Leçon du maître

S’armer de patience Pour finir conquis Par la paix intérieure. Au chant des oiseaux S’entrainer au paradis À contempler des fleurs. Elle fait fi des soucis La sagesse de l’esprit D’être fou de bonheur.

— Stéphen Moysan
En route vers l'horizon

Avant le déjeuner

Messe de midi Au chant du clocher Les ombres s’enterrent. Place de l’église Trop de monde À la terrasse des cafés. Brune, blonde ou rousse - Il les aime toutes ! Le soiffard.

— Stéphen Moysan
En route vers l'horizon

Le soleil

À trop le regarder On plonge Dans l’obscurité. À lui tourner le dos On fait face À son ombre. Il est pourtant Sans côté sombre Le soleil.

— Stéphen Moysan
En route vers l'horizon

9 juillet

Saison des amours Les abeilles embrassent Le cœur des fleurs. À la lumière du jour Rien n’indique Le chemin des rêves. En route pour la joie Une famille est témoin D’un mariage heureux.

— Stéphen Moysan
En route vers l'horizon

Temps calme

Parti très loin Dans mes pensées Je me suis perdu. À le suivre des yeux Un papillon me ramène À moi même. Au bord du lac, Pêcher plus de silence Que de poissons.

— Stéphen Moysan
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Chaude après-midi

Lourdeur du temps - Le poids d’acier Du ciel bleu métal. Être en sueur Comme un poisson Sorti de l’eau. Dans l’herbe sèche Lentement la limace lèche L’ombre d’un nuage.

— Stéphen Moysan
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Les reflets

Comme un reflet Dans les yeux du pêcheur La couleur de la mer, En cette fin de soirée, Il a offert à son fils Le meilleur anniversaire, Heureux de l’avoir attrapée Dans son seau d’eau L’enfant repart avec la lune.

— Stéphen Moysan
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Témoignage

Chemin de nuit Que nul n’emprunte Sauf les ombres. Le long de la plage, Clôture barbelée, Du sable s’est évadé. Assassin en herbe Piétinant la pelouse Le voleur de fleurs.

— Stéphen Moysan
En route vers l'horizon

Nuit dehors

Mes rêves Envolés Avec le hibou Qui m’a réveillé, Sous la voie lactée, Un nuage passe : - Éclipse d’étoiles, Au rythme du vent, Les feuilles des arbres Applaudissent.

— Stéphen Moysan
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Sortie de bar

Si haut et pourtant Aux pieds de la fourmi Commence le ciel. Pleines à ras bord Les poubelles Festins de mouches. Ici - L’ivrogne a l’esprit Vif comme une limace, Et la répartie baveuse.

— Stéphen Moysan
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Six heures

Instant délicieux À une heure matinale Entre le jour et la nuit, En prenant son café Manger des yeux Un croissant de lune, Manque de bol Au petit déjeuner Moucheron qui boit la tasse.

— Stéphen Moysan
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Pause café

Prendre son temps Au petit déjeuner Délice du matin. Ne rien faire - Mais patiemment Le faire bien. Toucher du doigt Que le bonheur est À portée de main.

— Stéphen Moysan
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Sur la plage

Chaleur du matin Le soleil a mis Le feu aux nuages. Je pense au futur Et le présent est Déjà passé. Dans chaque vague Un peu de sable Du temps qui s’écoule.

— Stéphen Moysan
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Le vieux marin

D’humeur noire Le voici faire De l’humour fumant, Il coule un bronze Au pied du Christ Qui reste de marbre, Le vieux marin Son âme rouillée Par l’océan.

— Stéphen Moysan
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Triste constat

À fuir le malheur On peut faire Le tour du monde. À mettre nos crimes Bout à bout On mesure les ténèbres. Même à reculons Ceux qui vivent Avancent vers la mort.

— Stéphen Moysan
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1er Novembre

Alors que pour rire Des enfants jouent À la guerre, Ciel de Toussaint - Les nuages pleurent Les morts. Au cimetière L’envol d’un corbeau Accompagne les prières.

— Stéphen Moysan
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Il me manque

Un ciel chagrin L’esprit des fêtes Du mois de novembre. Je pense à lui Depuis qu’il est parti Plus qu’avant. Est-il mort en paix Grand-père Qui a fait la guerre ?

— Stéphen Moysan
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S’il vous plait

Ciel d’automne - La pluie a Le gout des nuages. Mort de faim de vivre Jusqu’à l’ivresse J’ai soif d’autre chose. Donnez-moi à boire Ce qui réchauffe le cœur : Des mots d’amour.

— Stéphen Moysan
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Que Dieu l’écoute

Ciel nuageux - La nuit fait du silence Sa seule étoile. Assis en tailleur Dans les herbes folles Le sage médite. Sa prière quotidienne, Un espoir déçu, La Paix sur Terre.

— Stéphen Moysan
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Poème Japonais

Soir d’automne - Il est un bonheur aussi Dans la solitude. De temps en temps Les nuages nous reposent De tant regarder la lune. Rien qui m’appartienne Sinon la paix du cœur Et la fraicheur de l’air. Buson - Basho - Issa

— Stéphen Moysan
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Pigeons dans la chapelle

Terre et ciel De la même couleur, Jour de neige. Pour un peu de chaleur Au cœur de l’hiver J’ai brulé un cierge. La statue de la vierge - Hélas, elle ne contente Que les pigeons.

— Stéphen Moysan
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Poésie urbaine

Paris, fierté de la nation, Un million d’appartements, Trop peu pour les pauvres. Les temps sont tristes - Dans le gobelet du mendiant Plus de pluie que de pièces. Malheureusement en hiver Nous manquons de chaleur, Même les cœurs sont froids.

— Stéphen Moysan
En route vers l'horizon

Constat

Dès le début Vivre c’est être Condamné à mort. Aussi, chaque jour Chercher Dieu Et trouver son silence. À trop bien parler L’Eternel risque D’être mal compris.

— Stéphen Moysan
En route vers l'horizon

Les mots de Faustine

Une idée d’autrui, Croire aux siennes : - Quelle difficulté ! Gris est le doute, Violet, vert, jaune ou bleu, Le remède : choisir. Il n’y a pas de miracle À broyer du noir On ne dessine pas l’avenir.

— Stéphen Moysan
En route vers l'horizon

Les maux de Faustine

Énergie forte Qui jaillit comme un volcan, Grosse colère. La rage gronde Douleur devenue haine Amour égorgé. - Que de malheurs ! Le mauvais sang D’un cœur déchiré.

— Stéphen Moysan
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Février

Jour de neige, Froide inspiration, Page blanche, Entre deux silences Un vent d’hiver À couper le souffle, Mon seul espoir Que brule en moi Le feu de la poésie.

— Stéphen Moysan
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Sagesse

Vie qui crie après Les parents qui crient Après les enfants, Hélas, hurler c’est Beaucoup de bruit Pour ne rien dire, Mieux vaut écrire Avec peu de mots Une leçon du silence.

— Stéphen Moysan
En route vers l'horizon

Éloge du Bref

Ciel et mer Ne font qu’un À l’horizon. Voir fleurir Les cerisiers Ma gourmandise. Petit à petit Un poème grandit À rester petit.

— Stéphen Moysan
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