Éternels Éclairs


Un jour, le morne esprit

Un jour, le morne esprit, le prophète sublime
Qui rêvait à Patmos,
Et lisait, frémissant, sur le mur de l'abîme
De si lugubres mots,

Dit à son aigle : - Ô monstre ! il faut que tu m'emportes.
Je veux voir Jéhovah.
L'aigle obéit. Des cieux ils franchirent les portes ;
Enfin, Jean arriva ;

Il vit l'endroit sans nom dont nul archange n'ose
Traverser le milieu,
Et ce lieu redoutable était plein d'ombre, à cause
De la grandeur de Dieu.

— Victor Hugo,
Les contemplations

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Les Poèmes de Victor Hugo de A à Z

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